Depuis son installation en 1976, l’exploitation n’a cessé de se développer ainsi que la charge de travail. Aujourd’hui avec une EARL de 60vaches laitières, 65ha et 1,40ha de vignes ainsi qu’une SCEA de 6,10ha de vignes gérant également la vinification et la commercialisation, le temps disponible est minuté.
D’autre part, conscient que le matériel représente pour les exploitations une charge conséquente, Freddy Bohr a réalisé un diagnostic complet de son exploitation. Avant même la création de la cuma, il avait entrepris d’acheter du matériel en commun avec son beau-frère, preuve que l’esprit collectif est présent depuis longtemps.
«Je gagne 1h tous les jours»
Partie prenante du projet de création de la cuma de la Rosée en 2008 sur l’activité de mélangeuse distributrice, il en est aujourd’hui un adhérent actif et fortement utilisateur (remorques, charrue, presse, faneuse, andaineur, semoir maïs…). «La cuma est une chance, car il est impossible de gérer deux exploitations à 2 personnes. Grâce à la mélangeuse distributrice et au salarié de la cuma, je gagne 1h tous les jours c’est énorme!»
La cuma se développe rapidement, l’ambiance y est sereine et la bonne communication entre les 12adhérents, une priorité. Pour Freddy Bohr, ce point est essentiel: «Les agriculteurs sont formés à la gestion de l’entreprise, à la technique… mais pour ce qui est de la communication et des relations entre exploitants, c’est moins évident.» Cette bonne entente permet la réalisation de chantiers en commun (fenaison, paille…) accentuant encore le gain de productivité sur les exploitations. Aujourd’hui, le dynamisme de la cuma et sa philosophie –disposer de matériels récents et performants que les exploitants ne pourraient pas acheter seuls, ainsi que la mise en commun des chantiers– attirent régulièrement de nouveaux adhérents.
Un autre point organisationnel mis en place au sein de la cuma de la Rosée et qui, pour Freddy Bohr, est indispensable au développement d’une cuma, est l’entretien méticuleux du matériel avec une structuration forte, notamment par la nomination d’un responsable par matériel. Tous ces éléments sont repris dans un règlement intérieur garantissent à la cuma de disposer d’un parc matériel fonctionnel, efficace et durable.
«L’avenir de l’agriculture passera par les cuma»
Enfin, les cuma sont des forces d’investissement conséquentes. Elles doivent donc s’en servir pour négocier au mieux les acquisitions. «De par mon expérience professionnelle au sein d’un concessionnaire, il est clair que les concessionnaires sont formés à vendre mais les agriculteurs ne sont pas formés à acheter.» Des compétences commerciales dans une cuma sont donc un réel plus.
En conclusion, il est évident pour Freddy Bohr que «l’avenir de l’agriculture passera par les cuma», le modèle «cumiste» a donc de beaux jours devant lui.
Cuma de la Rosée, Mittelhausen (Alsace) •Création en 2008 •12 adhérents •Activités : mélangeuse distributrice, fenaison, épandage, semis, travail du sol… •1 salarié |