Interview de Cyril Coupet, président de la cuma de Châteauneuf-la-Forêt.
Cyril Coupet, comment êtes-vous devenu président ?
En 2008, je me suis installé en Gaec à trois avec mes parents en bovins viande. Et en 2021, je suis passé en Earl individuelle. Je dois beaucoup à la cuma qui met à disposition plusieurs matériels auprès d’une quarantaine d’exploitations qui ne seraient pas en mesure d’investir seules. Je connais bien la cuma car j’ai été pendant cinq ans salarié saisonnier au départ de mon installation. Avant d’accéder au poste de président, j’ai bénéficié de quelques mois de tuilage avec l’ancien président, Jacky Besnier.
Quels sont les dossiers les plus compliqués à gérer ?
Le montage des dossiers de financement requiert du temps. Heureusement, nous avons l’appui de la fdcuma.
Le recouvrement des factures impayées représente également un sujet délicat. Heureusement, nous n’avons pas de retard de paiement dans notre groupe.
Quels sont les points forts de la cuma ?
Nous avons une situation financière saine. Et les prix facturés aux adhérents sont corrects. D’autre part, l’entente dans la cuma est bonne. Certes, il peut y avoir quelques petites tensions en fonction de la météo quand le matériel sur lequel on compte n’est pas disponible ou qu’il est en panne. Mais dans l’ensemble, cela se passe bien et on a des relations conviviales. On représente une cuma ‘ouverte’ dans laquelle on partage des valeurs d’équité entre adhérents. Chacun est traité de la même façon. Que ce soit une grosse ou une petite exploitation, on ne ‘cloisonne’ pas les gens. Et on œuvre tous pour qu’on soit le moins cher possible et que l’on puisse assurer les prestations dans les meilleurs délais.
Et les limites ?
Notre cuma qui comprend des matériels importants (moissonneuse, ensileuse, nouveau semoir Weaving de semis direct, ramasseuse de pierre, etc.) rayonne sur un territoire très large. Jusqu’à 50 km d’une extrémité à l’autre. Cela nous oblige à bien organiser les tournées pour limiter les déplacements. Mais on a aussi l’avantage d’avoir des décalages de maturité d’une zone à l’autre. Ce qui nous permet d’étaler plus facilement les dates de récoltes. L’autre défi pour notre cuma, c’est le recrutement de chauffeurs saisonniers. C’est compliqué sur les exploitations qui tendent à s’agrandir de trouver des agriculteurs disponibles pour conduire les machines en saison.
Sur votre exploitation, comment parvenez-vous à gérer cette nouvelle responsabilité ?
Mis à part les réunions spécifiques organisées pour les projets d’achat, nous avons environ deux réunions de bureau et l’assemblée générale annuelle que nous réunissons en soirée de manière à avoir plus de monde. J’ai un salarié à mi-temps qui m’aide sur l’exploitation. Et, dans la cuma, not re trésorier assure un rôle très important. D’autre part, on veille à répartir les responsabilités au sein du bureau qui réunit des jeunes agriculteurs. Sur neuf membres, sept d’entre eux ont la trentaine ou moins. Quand il y a un projet de renouvellement, chacun va solliciter des devis de part et d’autre. Tout le monde joue le jeu.
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