En Haute-Vienne, une cuma propose quatre activités mutualisées : l’épandage, le compostage, de déchiquetage et le triage des céréales. L’Or noir, c’est le le nom de cette cuma. Celui-ci n’a rien à voir avec le pétrole ! Il fait référence au fumier qu’un groupe d’agriculteurs de Haute-Vienne souhaitait « composter ». L’achat d’un retourneur d’andain, a constitué en 1999 le premier acte de cette cuma conçue pour rayonner sur l’ensemble du département. Il était inenvisageable de procéder autrement en l’absence de volume suffisant pour amortir à l’échelle locale un retourneur d’andains.
Compostage et co-compostage
La cuma l’Or noir assure cette activité avec un retourneur Menart SP 50. Ce dernier réalise environ 320 heures de rotor par an (chiffre 2021-2022). Elle en effectue une petite partie pour le Syded (syndicat de collecte des déchets) en lien avec la SCIC Eco Compost 87. Il s’agit ici de co-composter des déchets verts issus de collectivités ou d’entreprises. La SCIC assure l’enlèvement des déchets verts sur les plates-formes, qu’elle achemine puis déverse sur les andains de fumier. La cuma assure ensuite le compostage. Cet amendement est valorisé chez une cinquantaine d’agriculteurs adhérents de la cuma. « La facturation se base sur les minutes rotor. Le compostage, effectué souvent deux fois, réduit les odeurs au moment de l’épandage, un avantage apprécié notamment dans les zones les plus urbanisées », assurent Nicolas Tertrais, président de la cuma et Amanda Sabourdy, trésorière de la cuma et référente sur cette activité.
Épandage lisier, « clé en main » à la cuma l’Or noir
La prestation lisier « clés en main » répond aux besoins des exploitations d’élevages désireuses d’épandre leurs effluents à des coûts maîtrisés et à la juste dose. L’Or noir dispose de deux ensembles tracteur-tonne avec bras de pompage, capables d’épandre rapidement le lisier avec une grande précision. Il s’agit de deux tonnes Samson : PG 25 m, de 25 m3 complétée par une mini-tonne avant de 3 m3 « Goma ». Et la PG 16 de 16 m3.
S’adapter à la configuration des exploitations
La configuration actuelle des exploitations ne permet pas toujours à la tonne de plus grande capacité d’accéder à toutes les fosses à lisier. Dans ce cas, c’est la plus petite qui va intervenir. « Nous sommes attentifs à proposer un service qui répond aux besoins des adhérents, précise Amanda Sabourdy. Par exemple, on ne va pas épandre lorsque l’adhérent juge que le terrain est trop humide. » La cuma prend en compte également la qualité d’épandage.
Ainsi, le chauffeur de la tonne est en mesure de fournir une analyse instantanée de la qualité du lisier (TKN, N-NH4, P 2O5, K 2O). « Cela permet à l’exploitant d’éventuellement ajuster la dose », observe Nicolas Tertrais.
Des économies grâce à l’épandage de lisier
À l’heure où le prix des engrais minéraux flambe, les agriculteurs ont tout intérêt à mieux valoriser les engrais de ferme. 66 000 m3 ont été épandus entre juillet 2021 et juin 2022. La facturation est différente entre la petite et la grosse tonne. 66, 15 €/h et 1, 34 €/m3 pour la première et 96, 60 €/h et 1, 44 €/m3 pour la seconde. « En moyenne, le coût de revient au m3 est similaire entre les deux tonnes », souligne la trésorière. Il s’est élevé à 3,39 €/m³ pour 2021-2022
Déchiquetage du bois
L’activité déchiquetage de bois est mise en œuvre depuis de nombreuses années par la cuma. Elle est désormais menée en intercuma avec la cuma départementale Vingt-Trois. Un des chauffeurs de la cuma assure la conduite de la machine lorsqu’elle est présente en Haute-Vienne. Amanda Sabourdy, incorpore sur son exploitation, une couche de 15-20 cm de plaquettes dans la stabulation. Le résultat est probant. Les éleveurs « ameublissent » la litière en passant un cultivateur dans la stabulation. Le tarif pour l’adhérent s’élève à 7,78 €/m³ déchiqueté, sur l’année 2021-2022.
Le triage des céréales, une activité récente pour la cuma l’Or noir
Depuis 2021, la cuma développe également le triage de céréales pour obtenir des semences de ferme. Cette activité est mise en œuvre en lien avec la coopérative Océalia sur une saison de trois mois à partir de la fin d’été. La cuma loue le trieur à la coopérative. Elle dispose de l’agrément nécessaire « Applicateur de PPP en prestation de service » (à la fois la certiphyto individuel et la certiphyto d’entreprise) pour effectuer cette prestation.
À l’écoute des besoins
Pour tirer le meilleur parti de ces différentes chaînes de matériels, les responsables s’efforcent de programmer des tournées optimales en fonction de la localisation des chantiers. Un responsable est désigné par activité. Il est le référent du salarié dédié à celle-ci. L’enchaînement de ces activités assez saisonnières contribue à optimiser le planning de travail. Trouver des salariés compétents et des agriculteurs prêts à prendre des responsabilités dans la cuma sur tout le territoire départemental est un vrai défi, notent les deux responsables. La cuma a aussi pour vocation de proposer des activités innovantes. C’est la raison pour laquelle elle demeure à l’affût de nouvelles prestations susceptibles d’apporter aux agriculteurs un appui supplémentaire.
Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :