En 2020, on dénombre exactement 389.000 exploitations agricoles en France métropolitaine, d’après les premiers chiffres présentés par le Ministère de l’Agriculture. Soit 101.000 de moins qu’en 2010. Ce sont les premiers résultats du recensement conduit entre le 1er octobre 2020 et le 15 mai 2021. L’analyse de 290.000 questionnaires, et de 335.000 déclarations PAC, complétés par de nombreux entretiens personnalisés, permettent de dessiner le portrait de l’agriculture française d’aujourd’hui.
Parmi les faits marquants, citons en premier lieu la fracture démographique de la population agricole. Un chiffre: 25% des chefs d’exploitation, coexploitants ou associés ont plus de 60 ans. Ils n’étaient que 20% il y a 10 ans. Ce phénomène de vieillissement n’est pas propre d’ailleurs à la France. Il est encore plus accentué dans les pays voisins. En conséquence, l’emploi dans le secteur de la production agricole décroît. Aujourd’hui, 583.000 emplois à temps plein travaillent dans les fermes françaises.
69ha en moyenne
En parallèle, les exploitations ne cessent de grandir. En 10 ans, elles ont gagné 14ha pour s’établir aujourd’hui à 69ha en moyenne. Le nombre de petites et moyennes exploitations reculent fortement: -21% en 10 ans. Le décrochage est plus net encore pour les micro-fermes: -28%. A l’inverse, les grandes exploitations (plus de 250.000€ de production) progressent toujours. Elles sont désormais 77.000 contre 75.000, il y a 10 ans. A noter: la disparition d’exploitations est plus marquée en élevage herbivore qu’en grandes cultures que ne perdent « que » 3.000 exploitations.
Plus diplômés
L’agriculture souffre parfois d’une image vieillotte. La réalité est tout autre. Les équipements sont de plus en plus modernes. Et le besoin de technicité s’impose. Pas étonnant donc que les jeunes qui arrivent dans le métier soient plus formés que leurs aînés.
En outre, 55% des exploitants ont au moins le bac. Ils n’étaient que 38% en 2010.
Davantage de circuits courts et de productions de qualité dans l’agriculture française
D’autres part, l’attrait pour une production agricole davantage qualitative se confirme: 36% des exploitations ont au moins une production, sous signe de qualité (AOP, IGP, Label rouge…). Et la part des exploitations en agriculture biologique a triplé en 10 ans. L’émergence des circuits courts dans l’économie agricole est une autre tendance qui se confirme. Ainsi, 90.000 exploitations (23% du total) commercialisent leur production en vente directe ou par un seul intermédiaire.
Finalement, ce nouveau portrait de l’agriculture française montre une géographique agricole toujours contrastée, dont la métamorphose s’accélère pour faire face aux nombreux défis posés: économique, environnemental, qualitatif et démographique.
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