Face à la catastrophe économique subie par les éleveurs l’an dernier en raison de cours particulièrement bas, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, avait tenté d’imposer ce prix minimum d’1,40 €/kg à l’été 2015. Mais ce prix n’avait été maintenu que quelques semaines, entre les mois de juillet et août, face à la pression des abattoirs acheteurs, soumis à la concurrence européenne sur les marchés export.
La situation est totalement différente moins d’un an plus tard. Le cours du MPB, en hausse de 2,3 centimes par rapport à la précédente cotation lundi dernier, est cette fois en accord avec les tendances européennes, un marché dopé à l’exportation par une forte demande chinoise. « Les tendances étrangères sont toutes à la hausse, démontrant de la fluidité sur le marché du vif dans l’UE », souligne le MPB dans son commentaire.
Un prix tiré par les ventes sur le marché international
« La fluidité, poursuit le MPB, est assurée par les ventes pays tiers (hors Union Européenne, ndlr). Le marché national attend avec impatience les effets bénéfiques d’une meilleure météo », l’été étant traditionnellement en France une période de forte demande, ce qui n’est pas le cas cette année. « Les enchères (jeudi) ont progressivement monté tout au long de la séance pour atteindre un maximum à 1,439 € en fin de séance », pour une moyenne de 1,422 €.
Le prix moyen sur 2015 s’était établi à 1,238 €/kg, très insuffisant pour couvrir les coûts de production, estimé, selon les sources, entre 1,40 et 1,50 €.
Cette hausse de jeudi s’inscrit dans une remontée progressive des prix depuis la mi-avril. A cette date, le cours s’était établi à nouveau à 1,20 €/kg, un prix qu’il n’avait pas atteint depuis la réouverture du MPB, début décembre 2015, après une suspension des cours, pendant sept semaines, consécutive à la crise.
En plein cœur de cette crise, le prix de 1,40 €/kg imposé l’été dernier, qualifié de « politique » par les industriels, avaient amené deux des principaux acheteurs au MPB, Cooperl Arc Atlantique et Bigard/Socopa, à se retirer du marché au cadran, arguant du handicap que constituait un tel prix pour leurs exportations.
Plérin (France), 30 juin 2016 (AFP)