« La première ambition, c’est former plus de jeunes », a déclaré le ministre de l’Agriculture, auditionné par la commission culture, éducation et communication du Sénat.
« Aujourd’hui, l’enseignement agricole, d’année en année, il y a de moins en moins de jeunes qui s’y inscrivent, peut-être parce qu’ils manquent de communication », a estimé M. Guillaume, pour qui « il faut mieux communiquer » et améliorer l’orientation, en lien avec le ministère de l’Éducation nationale.
« Ce n’est pas une filière au rabais », a martelé le ministre, souhaitant profiter de la loi Agriculture et Alimentation, censée réorienter le secteur vers un modèle plus vertueux sur le plan environnemental, pour « renforcer l’attractivité des métiers » et mettre de nouvelles filières en place, dans l’environnement et le sanitaire.
Des étudiants en phase avec la société
« Nous aurons réussi notre mandature si, à la fin du quinquennat, il y a plus d’élèves qui vont dans les formations agricoles, parce que s’il y a plus d’élèves, ils seront plus en phase avec la société et on pourra transformer notre modèle agricole pour s’adapter aux nouvelles attentes », a estimé le ministre.
Le budget de l’enseignement agricole, rattaché au ministère de l’Agriculture, représente pour 2019, 35% du budget global du ministère, soit 1,8 milliard d’euros (+1,44%), dont 315 millions d’euros pour l’enseignement supérieur et 1,47 milliard pour l’enseignement technique, a précisé M. Guillaume. L’enseignement agricole scolarise 160.000 jeunes, de la quatrième au BTS, a rappelé le ministre, dans des établissements majoritairement privés (40% d’établissements publics).
« Aujourd’hui, l’enseignement agricole ne compte plus que 10% d’enfants issus du monde agricole, fils d’agriculteurs, ce qui montre bien la mutation totale de l’enseignement agricole au fil des années », a affirmé le ministre, évoquant beaucoup de jeunes modestes provenant de zones rurales ou de zones périurbaines.
Inra et Irstea complémentaires
Il a souligné que ces établissements ne menaient pas obligatoirement vers le métier de paysan, 40% des formations étant en lien avec l’agriculture au sens large, et l’agroalimentaire, alors que 30% des formations mènent à des métier de services à la personne.
Interrogé sur le projet de fusion entre les deux organismes de recherche en agriculture, alimentation et environnement, l’INRA et l’IRSTEA, le ministre a réaffirmé que ces deux établissements étaient « très complémentaires ». Alors qu’une sénatrice évoquait l’inquiétude des personnels concernés, M. Guillaume s’est voulu rassurant: « Ce n’est pas une fusion au rabais, ce n’est pas une fusion pour gagner des sous, pour gratter des euros. C’est une fusion pour avoir l’excellence mondiale. » Il a affirmé qu’il n’y aurait « aucune réduction de budget » et « aucune réduction des postes ».