Un week-end de plantation de haies à Haute-Rivoire dans le Rhône. Objectifs : s’assurer une autonomie en broyat pour la fertilisation des parcelles, la litière des animaux et un volet prospectif sur le stockage de carbone.
Plantation de haies : garder la main sur la ressource
Sur l’exploitation de Mathieu Razy dans les Monts du Lyonnais, les déchets verts broyés remplacent la litière des vaches. Ce broyat est aussi apporté dans les parcelles. « Nous développons la fertilité des sols en incorporant des broyats de déchets verts. Cela amène du carbone qui permet de structurer les sols. » Il y a quelques années, les communes sollicitaient les agriculteurs pour qu’ils épandent les déchets verts produits. « Aujourd’hui, on sent que ces déchets sont en train de devenir une ressource. Il y avait aussi des problèmes sur la qualité. Un broyage souvent grossier, la présence de corps étrangers ou des espèces de végétaux inappropriées. » Pour toutes ces raisons la plantations de haies permettra d’assurer une autonomie en matières premières d’ici quelques années.
Changement climatique et diversification
Planter des haies c’est aussi prendre en compte le changement climatique. « C’est un moyen d’agir. Nous avons aussi un projet d’irrigation en collectif. Les haies c’est une façon pour permettre aux sols de stocker plus d’eau. De moins la perdre en contrant les effets du vent. De faire baisser les températures à proximité. Cela aura un impact sur la production de fourrage. » En plus des haies, il y a aussi la plantation de quelques linéaires intra parcellaires de fruitiers. Des variétés anciennes mais greffées. Une façon d’améliorer la pollinisation et de créer une autre activité à long terme.
Il y a aussi un projet qui est étudié depuis quelques années: le complément fourrager d’été. La mise en têtard de certaines espèces sera réalisée au mois d’aout. Cela permettra de produire un fourrage d’appoint. Les branches seront passées au broyeur à l’entrée de l’hiver. « Si via la cuma des 4 Saisons, il n’y avait pas eu l’acquisition de toute la chaine de matériels pour l’entretien des haies, je n’aurais pas replanter des haies. Les matériels spécifiques sont trop cher pour se permettre de se lancer seul. »
Plantation de haies, un stock de carbone monnayable
Encore un peu tabou dans les campagnes, le volet économique existe. Mais certains sont en train de comprendre que ce carbone, ou cet élevage de carbone, est monnayable ou le sera. « Le projet n’est pas construit pour ça. Si demain cela peut apporter un complément de revenu, alors pourquoi pas ? » Aujourd’hui la première motivation reste agronomique et climatique. « L’anticipation c’est maintenant. »
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