Julien Denormandie ne faisait pas grise mine le jeudi 9 septembre au moment d’annoncer le bilan de France Relance. Un an après le top départ : «Ce sont 25.000 projets qui ont déjà été soutenus par le volet agriculture» se félicite le Ministre.
Parmi les bénéficiaires des 22 mesures déployées sur le territoire, figurent de nombreuses exploitations et cuma. Car une partie importante des investissements aidés étaient mutualisés. Au total, 580 millions de crédit (sur 1,2 milliards prévus au total) sont déjà engagés sur des dossiers validés (voir l’ensemble des réalisations du plan de relance). Par certains côtés, le plan a même été un peu victime de son succès. Dès son lancement, certaines enveloppes ont été rapidement épuisées.
Un soutien très protéiné
Notons que certaines mesures ont été particulièrement plébiscitées. C’est le cas du plan protéines. 70 millions d’euros ont déjà été déployés sur les 120 millions prévus. Une 3ème «ouverture de guichet» est envisagée cet automne pour l’acquisition d’équipement ad-hocs. La mesure «protéines» sert aussi à financer des projets structurants de filières courtes.
En Normandie, c’est le cas du séchoir collectif prévu en plaine Pays d’Auge (Calvados). Le projet dénommé SECOPPA, est accompagné par la fédération des cuma. Il réunit d’un côté des céréaliers producteurs de luzerne. Et de l’autre, des éleveurs qui l’utilisent dans les rations des animaux. «Sous forme de ballots de foin de 600kg ou de pellets de 8mm» précise Vincent Barbot, céréalier, très impliqué dans le projet.
Conversion «agroécologique» des matériels
Les grands gagnants de ce plan sont aussi les nombreux agriculteurs ou regroupements d’agriculteurs qui ont investi dans de nouveaux agroéquipements. Cette engouement est lié à la prime à la conversion agroécologique prévue par France Relance. Ils ont été exactement 16.477 exploitants à bénéficier de ce coup de pouce financier.
En parallèle, 1000 exploitations ont été accompagnées pour investir dans du matériel de protection, type «tour antigel». La finalité est de mieux faire face aux aléas climatiques. Par contre, certaines mesures novatrices comme le soutien à la mise en place d’abattoir mobile, ne rencontre pas de succès pour l’instant.
Quelque bémols
Le soutien des pouvoir publics à l’activité agricole est toujours une bonne nouvelle. L’enthousiasme est toutefois à tempérer au regard des risques de dérives. En effet, l’empressement de certains candidats pour bénéficier des aides financières accessibles, a pu conduire parfois à une certaine précipitation. Les créneaux pour déposer les dossiers directement en ligne ont été parfois très courts… Sans toujours laisser un temps suffisant pour raisonner son projet. Au risque de surinvestir !
De surcroit, ces aides à l’investissement ont potentiellement alimenté les tendances à la hausse des prix des matériels. Des augmentations très sensibles sur certains outils comme le désherbage mécanique, ont été observées.
Enfin, dans certaines situations, le déploiement du plan France Relance a pu aussi se télescoper avec d’autres dispositifs d’aides en cours tels les PCAE, compte-tenu des longs délais d’instruction des dossiers.
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