Dans un document intitulé « Les éleveurs face à la crise laitière », l’Institut de l’Elevage détaille les postes sur lesquels l’éleveur peut agir. Le premier concerne l’ajustement des effectifs pour éviter de gaspiller les ressources alimentaires disponibles. Ainsi, la réforme des vaches improductives et des vaches à cellules est encouragée. Les vaches improductives coûtent très cher en effet. Et il n’est pas forcément opportun de finir à l’engraissement les vieilles vaches de réforme car celles-ci prennent peu de poids ou que très lentement. La vente immédiate permettra au contraire de dégager un peu de trésorerie. En parallèle, il est conseillé de vêler 5 à 6 génisses pour 100 000 litres de lait de manière à limiter les charges opérationnelles liées à l’élevage d’une génisse.
Les rations simples privilégiées
A propos des charges, l’Institut rappelle que les rations simples basées sur les ressources fourragères et les céréales ou mélanges produits sur l’exploitation, sont à privilégier. Nota : les tourteaux de colza ou les coproduits présentent des valeurs alimentaires intéressantes pour un prix en général compétitif.
Rappelons aussi que les derniers litres de lait sont les plus chers à produire ! C’est donc à cet endroit qu’il faut faire porter la réflexion en situation de bas prix du lait. En présence de fourrages de qualité et en quantité non limitante, il est opportun de diminuer le concentré de production. Cette action gagnante étant complètement réversible lorsque le prix du lait redevient plus favorable.
Question fertilisation, l’impasse sur la fumure de fond peut être envisagée pour les cultures moins exigeantes, parallèlement à une modification de la répartition de la fumure organique. Bien sûr, la tenue d’un budget de trésorerie détaillé reprenant les dépenses et les recettes par mois, est nécessaire pour suivre l’évolution du solde.
Faire face aux fluctuations de prix
A défaut malheureusement de prix de vente satisfaisants, ces pistes apportent quelques marges de manœuvre aux exploitations laitières. L’enjeu est de faire face sur la durée aux risques de plus en plus fréquents de fluctuations de prix. Par exemple, en s’efforçant de constituer (lorsque la conjoncture est meilleure…) de l’épargne de précaution. Sur le long terme, gagner en autonomie fourragère et protéique est également de nature à rendre les élevages plus résilients. Enfin, l’échange d’idées et le dialogue avec d’autres éleveurs et conseillers sont plus que jamais nécessaires face à l’adversité…
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