L’actualité récente a montré qu’il était possible de pirater une voiture. Deux exemples ont notamment fait réfléchir le monde de l’auto: une Jeep Cherokee et une Tesla S. Les hackers ont pu commander à distance le volume de la radio ou l’ouverture des vitres, et mêmes modifier la trajectoire d’un véhicule.
«Ce qui est possible sur une voiture l’est aussi sur un tracteur, estime Yannick Guyomarch, de la société Kereval, spécialiste de l’Isobus. Les systèmes sont les mêmes. Dès que la voiture est connectée à l’extérieur par une carte SIM ou par le téléphone du conducteur, les hackers peuvent se raccorder». Il cite une autre porte d’entrée possible: les petits boîtiers à raccorder sur la prise diagnostic et qui sont dotés d’une liaison internet.
Des solutions
On imagine difficile le vol d’un engin agricole simplement grâce à une prise en main de ce type. Mais il existe d’autres risques. «On peut imaginer que des hackers volent des données personnelles, ou immobilisent le véhicule pour réclamer une rançon». Effectivement, on le déplore régulièrement dans les entreprises. Des voyous bloquent un ordinateur avec un virus logé dans une pièce jointe anodine, et ne le débloquent que contre rançon.
«Il existe des solutions pour se protéger, mais elles ne sont pas encore mises en œuvre par les constructeurs», constate Yannick Guyomarch. Il pense aussi que cette insécurité contribue à freiner les développements dans le domaine de l’Isobus dit «classe III». Autrement dit, dans la possibilité donnée à un matériel de commander le tracteur qui est devant.