La réduction de phyto est aujourd’hui largement instruite par la conversion à l’Agriculture Biologique. Pour autant, bon nombres d’agriculteurs gersois en conventionnels, sensibilisés à cet enjeu se sont emparés du sujet. Au menu, les avancées technologiques sur le matériel de pulvérisation pour réduire les doses, mais aussi le traitement à bas volume, dès lors que l’efficacité des produits phytosanitaires est préservée.
Diminution des doses à efficacité constante
C’est pourquoi certains agriculteurs et cuma du département du Gers se sont équipés de station de traitement de l’eau afin d’optimiser le traitement phyto des cultures. Cela leur permet non seulement de réduire les volumes de bouillie à l’hectare mais surtout de diminuer les doses de matières actives de phyto.
Dans le département du Gers, 5 cuma sont se sont équipés d’une station de traitement de l’eau depuis 2017 et 2018 et qui concerne la protection de plusieurs milliers d’hectares de cultures céréalières.
Stations amorties en 8 ans
La cuma de Saint Antoine et celle des Potagères se sont équipées avec la marque Aqua Phyto alors que les cuma de la Bousquette, de l’Isle Jourdain et de la Céréalière à Tournecoupe sont parties sur un constructeur local situé dans le Gers qui fabrique et distribue la marque Eqo Modul.
Le prix de ces installations oscille entre 27 000€ et 29 000€ pour des stations de 5000 à 6000L qui ont été amorties en moyenne sur 8 ans.
Tous sont unanimes pour dire que les programmes de traitements sont efficaces tout en réduisant les doses jusqu’à plus de 50% par rapport à la dose homologuée.
Tout cela reste bien sûr variable en fonction des traitements, qu’ils soient fongiques, insecticides ou herbicides en plus de certaines résistances développées par les adventices (ray-grass notamment).
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30 à 40% de la dose homologuée en moyenne
En moyenne, les agriculteurs interrogés tablent sur une utilisation entre 30% et 40% des doses par rapport à l’homologation des produits et ce, sans variation significative de rendement.
Les agriculteurs relèvent néanmoins que les conditions d’application des produits restent un point capital à ne surtout pas négliger pour garantir une efficacité optimale (hygrométrie, température, anémométrie, bon réglage du matériel, vitesse d’avancement, hauteur de rampe etc.).
Avec des économies en achat de produits phytosanitaire allant de quelques milliers d’euros à plus de 14 000€ en fonction des surfaces à traiter, bon nombres d’adhérents ont littéralement adoptés cette nouvelle façon protéger leurs cultures.
Coût d’entretien limité
Le coût d’entretien reste très limité avec un tarif qui varie de 200 à 450€/an et le coût d’utilisation également. Seul l’utilisation de pastille de sel, de pH + et de pH – rentre en ligne de compte pour adapter la conductivité et le pH.
Reste le chauffage de l’eau qui se fait au gasoil ou via l’électricité. Pour information le chauffage représente un coût moyen entre 2 et 5€/m3.
L’organisation d’un tel matériel peut sembler difficile à optimiser car tout le monde traite en général à la même période mais la réduction des volumes de bouillie utilisé, couplé à l’automatisation des programmes de traitement de l’eau, rend le procédé optimal et performant.
Il faut néanmoins que les adhérents s’accordent en amont sur un programme de traitement commun pour pouvoir gérer correctement la programmation de l’eau en grande quantité sans changer de paramètre pour chacun des adhérents.
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