« Ce n’est pas un échec ce que nous vivons, mais nous ne sommes pas dans les orientations que nous nous sommes fixées encore. Mais ce n’est pas un échec car la sensibilisation, les avancées, les transitions faites, les filières qui s’organisent, je crois vraiment que c’est quelque chose de très important », a déclaré le ministre devant la mission d’information parlementaire sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate.
A lire : Les produits phytosanitaires en hausse
« Nous avons constaté que jamais autant n’a été fait, et pourtant la courbe d’achat de produits phytosanitaires continue à monter. Ca c’est une vraie réflexion sur laquelle nous devons nous pencher », a-t-il toutefois ajouté.
« Les quantités totales de glyphosate vendus ont augmenté de 10% entre 2017 et 2018, passant de 8.800 tonnes à 9.700 tonnes. Et cette augmentation n’est pas spécifique au glyphosate: les ventes de l’ensemble des produits phytosanitaires ont augmenté de 21% entre 2017 et 2018 alors qu’elles avaient diminué de 3% en 2016-2017 », a-t-il ajouté.
« On sait que l’année dernière, comme en 2014, lorsque la redevance pour pollution diffuse (RPD) a été augmentée, des stocks ont été faits, mais ça n’explique pas tout », a-t-il dit. « On sait aussi que si l’achat de produits phytosanitaires a augmenté, pour les CMR 1 et 2 (agents chimiques qui ont des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction NDLR) ça a énormément baissé », a ajouté le ministre.
Les quantités de substances phytosanitaires les plus préoccupantes ont diminué de 15% pour les CMR 1 et de 9% pour les CMR 2 entre 2009-2011 et 2016-2018, selon le ministère.
Cependant, « à partir du moment où on utilise moins de produits très toxiques, on en utilise d’autres qui le sont moins, et on sait pragmatiquement, scientifiquement, que là où on faisait un passage, il en faut trois actuellement. Les substances qui augmentent beaucoup sont quand même celles qui sont les moins toxiques, les moins dangereuses », a assuré M. Guillaume.
Ainsi, « le glyphosate représente près de 10% des produits phytosanitaires vendus, derrière le souffre qui est la substance la plus vendue et utilisée en agriculture biologique », a indiqué le ministre.