« Nous exigeons qu’un moratoire soit pris et que l’application de l’arrêté soit repoussée au moins à la prochaine période culturale. Nous attendons des réponses du gouvernement avant le 14 janvier prochain (…) En l’absence de retour positif, nous n’excluons pas des actions fortes dans les prochaines semaines », a-t-elle prévenu jeudi soir.
Un arrêté publié à la toute fin décembre par le gouvernement impose depuis le 1er janvier des distances minimales d’épandage recommandées par l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses): cinq mètres des habitations pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales; dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes; et 20 mètres pour les produits « les plus dangereux », qui ne représentent toutefois qu’environ 0,3% des substances actives utilisées.
La FNSEA refuse « de voir s’appliquer une réglementation imprécise, incohérente, en défiance de la science, en méconnaissance des réalités agronomiques et surtout dans une urgence injustifiée », indique-t-elle. Elle reproche au gouvernement de laisser entrer dans le même temps « sur le marché français des produits alimentaires traités avec des substances interdites en France ».
Le délai supplémentaire demandé par le syndicat permettra « de poursuivre le travail sur les chartes de bon voisinage qui portent la voie de la raison, du dialogue et du bien vivre ensemble dans les territoires », explique-t-il.
Il permettra « surtout au gouvernement de clarifier certaines zones d’ombre de l’arrêté et de disposer de l’avis de l’Anses pour compléter les moyens reconnus de réduction de la dérive » de pulvérisation des produits, ajoute la FNSEA qui assure que « la profession agricole est aujourd’hui dans l’incapacité d’appliquer le texte sans ces éléments ! ».
Etant donné que « par l’imposition de mesures restrictives à fort impact économique, le gouvernement crée toujours plus de charges mettant à mal la santé financière des exploitations », le syndicat demande « une prise en charge économique du manque à gagner pour les agriculteurs ».
« Nous demandons qu’en matière d’urbanisme, les aménageurs privés ou publics incluent d’ores et déjà de telles zones de transition dans l’emprise de leurs futurs projets », ajoute la FNSEA.