Le gaz a la moelle. Cet hiver, Florent et Nicolas Morel ont commencé à utiliser un tracteur qui carbure au gaz qu’ils produisent avec leur digesteur. C’est l’une des trois unités en fonctionnement en France depuis quelques mois, car l’innovation que le constructeur New Holland développe est encore au stade de la présérie. Mi février, le tracteur de la Sarl Morel est passé devant le banc d’essai moteur d’Aile. Le résultat du passage du tracteur au méthane au banc d’essai valide l’intérêt de la technologie. Les performances sont au rendez-vous.
New Holland propose la carburation au GNV (Gaz naturel véhicule) sur un modèle T6.180. Le moteur développe 145ch, avec une surpuissance de 15ch. Le diagnostic a évalué les performances du tracteur au méthane, avec et sans la surpuissance. Le passage, quelques jours auparavant sur ce même banc d’essai, d’un autre tracteur T6.180, mais fonctionnant au carburant classique, a permis aussi d’établir une comparaison entre les performances du moteur au biométhane et celles du moteur au GNR.
Tracteur au méthane au banc d’essai: le GNV tient la comparaison
Le premier enseignement est que les courbes de puissance et de couple des deux diagnostics sont sensiblement identiques. On peut considérer le rendement moteur équivalent en observant la consommation spécifique. Elle est autour de 240g/kWh au couple maximal, et à 256g/kWh au régime de 1.900 tours, pour les deux carburants. Le diagnostic du banc de puissance est un moyen d’identifier des marges d’économie dans la conduite d’un tracteur. Pour ces deux T6.180, le conseil sera d’utiliser le moteur à 1.600 tours par minute, soit cent tours au-dessus du couple max. Cet optimum permettra au conducteur d’économiser 3l/h de GNR ou 3kg/h de GNV.
Avec la surpuissance, ces mêmes tendances se confirment. Le boost permet bien à chaque tracteur de développer 15ch supplémentaires. Le modèle GNR passe de 135ch à 150ch, tandis que le tracteur au GNV passe de 131 à 145ch. Comme précédemment, les courbes dans cette configuration sont sensiblement identiques pour les deux tracteurs.
Jusqu’à 6h d’autonomie
En revanche, les deux solutions se distinguent encore sur le critère de l’autonomie. Le tracteur methane power embarque une réserve totale de 100kg. Selon la nature du travail, il affiche donc une autonomie de l’ordre de trois à quatre heures pour des travaux lourds. Sur des chantiers plus légers, comme une corvée d’ensilage, il pourra tenir cinq à six heures sans retourner à sa pompe.
À la Selle-en-Luitré, les frères Morel l’utilisent principalement pour le transport de lisier et digestat, grâce à leur tonne Pichon de 19.500l.
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