Sans parler pour le moment de pénurie d’engrais, nous sommes actuellement dans une situation exceptionnelle qui provient de la hausse du prix du gaz, du coût des transports, de la fermeture de certaines usines ou encore d’une diminution des importations.
«Pour les engrais et notamment pour les solutions azotées, nous sommes sur un marché mondialisé. La marchandise ira là où on la paye le plus cher» observe Clément Le Fournis co-fondateur de la plateforme de vente en ligne Agriconomie.
Une baisse de disponibilité de 5 à 10% sur le marché européen
«Historiquement, les agriculteurs français anticipent les achats d’engrais par rapport à d’autres pays européens. On estime aujourd’hui que les agriculteurs ont couverts leurs besoins en engrais azotés à hauteur de 60 à 65% pour la campagne à venir. D’habitude à la même période, les chiffres sont plutôt entre 75 et 80%. Au Royaume-Uni, le taux de couverture des agriculteurs est autour de 20%, entre 15 et 20% pour l’Allemagne et 40% pour la Belgique. En plus, cette année, un producteur comme la Chine n’est pas présent sur le marché mondial. Sur le marché européen, le déficit de produits disponibles pourrait tourner entre 5 et 10% cette année. »
Comme pour les distributeurs physiques, les plateformes de vente en ligne subissent une baisse de disponibilité. Certaines solutions azotés affichent d’ailleurs déjà une rupture de stock.
Pénurie d’engrais et de phytos?
La Chine, qui produit une partie des molécules entrant dans la composition des produits phytosanitaires a baissé sa production. Une conséquence déjà visible sur un célèbre herbicide à base de glyphosate avec un prix multiplié par 3 en 6 mois. Certains distributeurs contactés annoncent même une rupture de stock.
Une situation inédite. Même durant la dernière crise de 2008, les prix des engrais et des phytos flambaient mais la disponibilité était là.
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