Lionel Delsol, viticulteur à Alignan-du-Vent et président de la Cave Coopérative : « Cela ne complique pas mon travail »
« Ils n’arrivent pas en disant : ‘vous êtes des pollueurs’, mais plutôt : «’l’idéal serait de faire ça’. Après, chacun choisit de faire, ou pas, et à son rythme. Par exemple ils m’ont demandé de tondre mes bandes enherbées une fois au lieu de trois, si possible en octobre. En octobre, aux vendanges, c’est compliqué. Donc je le fais, mais le plus tard possible, en août. Je fais des économies, et au bout de 2 ans j’ai vu réapparaître des orchidées sauvages, l’année dernière une espèce de papillon. Ça ne complique pas mon travail et je vois mon environnement d’un autre œil. »
Caroline Vioche, viticultrice à Roujan : « Mon regard a changé »
« J’ai beaucoup aimé l’approche : on a rencontré des écolos qui ont cherché à comprendre notre métier. Ils nous ont parlé de biodiversité en gardant à l’esprit notre outil productif. Dans cette démarche, il y a des bio, mais aussi des viticulteurs en Terra Vitis, en agriculture durabel…. On fait tous attention : c’est aussi notre environnement de travail, on n’a pas envie de le ‘pourrir’. L’idée, c’est d’agir sur le pourtour, et que cela a ensuite une incidence dans nos parcelles. Nous avons des tournières et 1 rang sur deux, sur lesquels nous de désherbons plus, ni ne labourons. Nous avons planté des haies, posé des cabanes à chauve-souris. En août nous allons faire une mare rouvrir des terrasses envahies de genêts pour recréer différentes strates de végétations. Mon regard a changé : là où je voyais une friche triste, je vois maintenant plein d’insectes qui vont nourrir des oiseaux. Et des parcelles 100% désherbées, grillées, ça me fait mal au cœur. »
Charles Duby, Domaine de l’Arjolle à Pouzolles : « L’intérêt, c’est l’entretien du paysage et l’économie »
« Nous avons planté 1,5km de haies sur nos 100ha et ouvert 1,15ha de milieux. Une bonne partie des coûts a été prise en charge par le Conseil général de l’Hérault. Le plus gros du travail, finalement c’est l’entretien… et c’est loin d’être inaccessible. L’intérêt, c’est l’entretien du paysage et l’économie : on diminue les fauches et le gyrobroyage à 1 à 2 fois par an, surtout quand les enherbements prennent de l’âge. On le fait pour créer des paysages pour l’avenir, et pour le tourisme.» EP