Le tracteur représente à lui seul 40% des coûts de mécanisation d’une exploitation. Si l’on ajoute le carburant, on atteint même les 50%. Levier principal pour limiter cette charge : la solution collective. Encore faut-il vouloir franchir le pas. Et dans ce domaine, les freins psychologiques sont encore nombreux. Il reste difficile de partager un tracteur en groupe. Car au-delà d’une demande d’efficacité, le tracteur répond à des critères affectifs. C’est un signe de reconnaissance de soi, de réussite.
A titre d’exemple, dans les Ardennes, sur 86 cuma que compte le département, seule une petite dizaine possède une section tracteur. Pourtant le partage du tracteur, comme le travail en cuma en général, aurait également des bénéfices sur la santé des agriculteurs. «Les études sur ce point ne sont plus à prouver, assure François-Régis Lenoir, agriculteur ardennais et psychologue. Les échanges, se confronter à la différence et à la nouveauté durant toute sa vie sont les meilleures préventions.»
