On redoute un renchérissement des prix de la paille en 2024. Cette crainte est liée à une possible baisse des surfaces emblavées en 2023. De surcroît, le broyage de la paille intéresse de plus en plus de céréaliers. Soucieux de réaliser des économies d’achat d’engrais, ils hésitent à vendre leur paille. Les éleveurs qui ont des céréales ne se posent guère la question de la vendre. Ils l’utilisent pour la litière et, éventuellement, pour l’alimentation. En revanche, les producteurs de céréales s’interrogent. Alors, mieux vaut-il vendre ou broyer la paille ?
Complément de revenu avec la vente de paille
L’étude FranceAgrimer évalue le manque à gagner. « La vente de paille en andains permet aux agriculteurs non équipés en matériel de pressage de générer un complément de rémunération de l’ordre de 90 €/ha. La plus-value est plus importante pour la vente de paille en balles rondes (101 €/ha). Ou en balles carrées (176 €/ha). Mais elle nécessite d’être équipé en matériel et de disposer de main-d’œuvre. En effet, la paille doit être pressée rapidement. Or, les chantiers sont relativement gourmands en main-d’œuvre à une période où un céréalier est déjà en période de pointe (moisson). »
C’est davantage que les économies de fertilisants générées par l’intégration dans le sol, évaluées à 26 €/ha. En revanche, l’étude précise bien que d’autres aspects bénéfiques de cette pratique ne sont pas chiffrés. Notamment l’augmentation du taux de matières organiques et de la qualité des sols. À noter, des céréaliers s’orientent vers la solution alternative de l’échange paille-fumier qui procure un surcroît d’économie immédiate d’intrants, estimé à 33 €/ha.
D’autres usages à prendre en compte pour choisir entre vendre ou broyer la paille
Le rendement de paille moyen est de 3,3 tMB/ha. On estime la production de paille de céréales de l’ordre de 25 millions de tonnes de matière sèche. Pour un volume total récoltable à 20 millions (2/3 de paille de blé et 22 % d’orge). Enfin, d’autres utilisations de la paille émergent, telle que l’énergie ou la construction. Des facteurs pouvant tendre un peu plus le marché de la paille lors de certaines années déficitaires.
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