Le méthaniseur de la cuma des éleveurs bergeracois (24) nécessite tous les jours une personne sur site pour gérer la réception des intrants, le départ du digestat, l’approvisionnement de la cuve de fermentation ou encore la gestion des éventuels arrêts et pannes. Une charge trop importante pour qu’elle soit supportée par les adhérents de la cuma. D’autant plus qu’une partie des exploitations se situe à plus de 30 km du site. Pour faire face à cette charge de travail, la cuma, via l’Eurl en charge de l’exploitation du méthaniseur, emploie deux équivalents temps plein (ETP).
2 ETP pour la gestion quotidienne du méthaniseur
« Nous avons 1,5 ETP sur site afin d’absorber la semaine, les week-ends et les jours fériés et 0,5 ETP sur un poste de responsable administrative » détaille Joël Freret, membre du conseil d’administration de la cuma et co-gérant de l’installation de méthanisation. Lui-même et un second co-gérant assurent le suivi et le bon fonctionnement de l’Eurl.
« C’est vrai que ça prend quand même du temps. Il faut gérer les salariés et les différents contrats, que ce soit d’approvisionnement ou de vente » précise-t-il. L’approvisionnement en intrants issus des déchets d’industries agroalimentaires est particulièrement délicat. « Quand nous avons des informations qui nous arrivent, nous essayons d’appeler pour récupérer des volumes. Forcément nous faisons ça de chez nous ou dans le tracteur » constate-t-il.
Des réunions hebdomadaires
Pour la cuma, le méthaniseur fait partie d’un projet plus large autour des énergies renouvelables. Ce dernier inclus deux toitures photovoltaïques, ainsi qu’un projet de méthaniseur en injection actuellement en pause et un projet à plus long terme de méthanation.
« C’est l’ancien président de la cuma, actuellement à la retraite, qui était moteur sur la recherche constante de nouveaux projets. Aujourd’hui, le conseil d’administration est rajeuni. Mais il nous a transmis à tous ce besoin de chercher de nouvelle idée » souligne Joël Freret.
Pour garder cette dynamique, les élus de la cuma se retrouvent tous les jeudi avec la responsable administrative. Ensemble, ils continuent à élaborer de nouveaux projets. Une démarche également soutenue par la chambre d’agriculture.
Des relations de voisinages apaisées
La gestion quotidienne du méthaniseur passe aussi par l’entretien de bonnes relations de voisinage. Sur ce point, Joël Freret se dit relativement serein. Une situation sans doute héritée du statut de pionnière de la cuma des éleveurs bergeracois qui s’est lancée avant que l’image de la méthanisation ne se dégrade dans la société civile. Pour autant il reste prudent.
« Par moment, nous pouvons avoir des discussions avec des riverains. S’ils appellent nous prenons le temps d’échanger avec eux » indique-t-il. Cela permet en premier lieux de désamorcer des malentendus. « Il y avait des plaintes pour les odeurs, mais qui venaient en fait de l’abattoir et pas du méthaniseur. Le problème aujourd’hui, c’est que les les français veulent tout et son contraire. Il demande des énergies propres, de la production française et locale mais en face ils ne veulent pas de la méthanisation » analyse-t-il.
Quand la situation devient trop compliquée, la cuma fait appelle aux élus locaux, notamment les maires, pour résoudre les conflits. Des concessions ont également été réalisées sur le projet initial pour en améliorer l’acceptabilité sociétale. « La chaleur produite par la co-génération devait servir à sécher des boues d’épuration. Mais les élus locaux nous ont demandé de revenir sur cette partie qui avait du mal à passer chez les riverains » se souvient Joël Freret.
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