Une bonne organisation… pour ne pas devenir employeur

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Une bonne organisation… pour ne pas devenir employeur

Au Gaec de Cambous, dans l'Hérault, les associés (ici Aude et Laurent) se sont organisés pour rester au plus près de leur métier. (©Eva Gauvain, SR Occitanie)

Les associés du Gaec de Cambous, entre Méditerranée et Cévennes, ne manquent pas d’occupations. Entre l’élevage pastoral, les cultures et les vignes, chacun y trouve son compte. Portrait d’un groupe qui s’organise pour rester au contact de son métier.

Le Gaec de Cambous, situé en terres héraultaises entre la Méditerranée et les Cévennes, est une exploitation familiale qui s’est agrandie avec le temps.

Luc, le père, s’est installé en 1987. Le premier à le rejoindre est un berger, en 2008. Son fils, Laurent, s’associe ensuite avec lui en 2013, suivi par Aude en 2017. Elle est la compagne de Laurent et travaille à mi-temps sur l’exploitation.

Elevage pastoral

En plus de ses 10 hectares de vignes, l’exploitation compte également 500 brebis Caussenarde des Garrigues et 50 vaches Aubrac. Le mode d’élevage choisi se base exclusivement sur le pastoralisme.

Les vaches sont au pré toute l’année et les brebis sont gardées par le berger, qui les emmène pâturer sur les parcours. Elles s’alimentent à 100% en extérieur. « Nos brebis nous rapportent pas grand-chose, donc le but c’est qu’elles nous coûtent le moins possible » précise Laurent.

Elles sont seulement un mois et demi en bergerie, lors de l’agnelage de façon à pouvoir veiller sur les agneaux. Les veaux et les agneaux sont nourris avec le foin et les céréales (orge et avoine) produits sur l’exploitation (70 ha). La viande est commercialisée exclusivement en vente directe.

À partir du 1er juin, les vaches et les brebis partent en estive au Mont Aigoual. La transhumance des brebis se fait à pied depuis le lieu de l’exploitation, soit un parcours de 80 km ! Les brebis redescendent courant septembre sur le Larzac, avant de rentrer sur l’exploitation début novembre.

Des brebis à la bergerie.

Au départ, la bergerie était située dans le village. Prévoyant l’arrivée de son fils sur l’exploitation, Luc a fait construire une nouvelle bergerie sur l’exploitation pour faciliter le travail et limiter les problèmes causés par les éventuelles nuisances occasionnées par l’élevage.

Les vaches, quant à elles, restent au Mont Aigoual jusqu’aux premières neiges. Comme plusieurs troupeaux de brebis sont mélangés lors de l’estive, le berger devient salarié du groupement d’estive pendant les mois d’été. Luc l’accompagne pour être auprès des bêtes pendant les cinq mois d’estive.

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Polyvalence et spécialisation

Entre l’élevage, la polyculture et les vignes, le travail s’est naturellement divisé selon les goûts de chacun, bien que les travaux ne soient pas cloisonnés et que chacun soit capable de remplacer les autres. Laurent insiste : « chacun doit avoir quelque chose de plus personnel à faire car si tout le monde fait tout, on se marche dessus. »

En termes de matériel, l’exploitation fait appel à une cuma quelques jours par an pour les travaux de la vigne, utilisation de la pré-tailleuse et de la machine à vendanger.

Le reste du matériel est en copropriété avec le voisin, notamment pour le travail du sol et les semis.

Laurent et Aude sont convaincus qu’être bien équipé (qui ne veut pas dire trop) permet d’optimiser son travail et donc de gagner du temps. « Si on est bien équipé, on se fatigue moins et donc ça fonctionne bien entre nous. Mais savoir se faire entourer, c’est important aussi », relève Aude.

Lorsqu’ils ont un besoin d’un coup de main, les associés font appel à leur réseau. Une aide précieuse ! En revanche, pour des besoins plus longs, comme le congé paternité de Laurent, ils font appel au service de remplacement.

Enfin, devenir employeur de main d’œuvre n’est pas une option : « Si l’on s’agrandit, il nous faut des salariés et alors on devient gestionnaire et non plus agriculteur », avance Laurent. Bien qu’il y ait une diversité et une dynamique certaine sur cette exploitation, les associés souhaitent maîtriser leur croissance de façon à toujours rester au contact de leur cœur de métier.


Eva Gauvain travaille pour le Service Remplacement Occitanie. Elle a écrit cet article dans le cadre du projet “Organisation du travail en élevage: diffusion d’expériences réussies en Occitanie”, un projet financièrement soutenu par l’Union Européenne (Feader) et la Région Occitanie, et porté par le GIE Elevage Occitanie, le Service de remplacement Occitanie, la frcuma Occitanie, l’Association des salariés agricoles d’Occitanie, Interbev Occitanie, la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne et les JA d’Occitanie.

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