Créée en 1991 pour l’achat d’une moissonneuse-batteuse (à 4adhérents), la cuma de Fay, dans la Somme, compte aujourd’hui 21adhérents et propose des activités allant de la traction au pressage, en passant par le déchaumage et le semis de maïs. En 2017, huit agriculteurs de la cuma ont fait le choix d’investir dans trois tracteurs New Holland T7, de puissance identique mais avec chacun des options différentes pour s’adapter aux différents besoins des utilisateurs (relevage avant, prise de force frontale pour le fauchage d’herbe, chargeur, guidage gps pour les semis etc.).
17 €/ha
Le groupe comprend des profils (très) différents, allant du double actif avec 40 ha à cultiver, à des exploitations de 300ha. L’engagement des adhérents porte sur 2.700heures par an, pour un coût estimé à 17euros par hectare. « L’intérêt d’avoir une panoplie de tracteurs performants est d’avoir une efficacité de chantier pour chacun des adhérents de la section », expliquent Laurent Marest et Yannick Avet, les responsables de la section tracteur de la cuma du Fay.
« La cuma souhaite mettre à disposition des tracteurs à la pointe de la technologie pour pouvoir atteler les matériels de cuma mais aussi ceux des adhérents. » L’objectif de renouvellement est fixé à 3 à 4 ans en fonction du nombre d’heures effectuées. Le choix d’investir dans trois tracteurs garantira la disponibilité des matériels lors des pics d’activité comme à l’ensilage de maïs. En outre, il sera possible de mettre un tracteur au tassement du silo, un autre aux rotations avec une remorque et le dernier à une autre tâche comme le travail du sol.
Structurer la réflexion avec la Frcuma Hauts-de-France
Tout a commencé « suite à une formation pour les responsables de cuma », explique Michel Duboelle, président de la cuma du Fay. « Afin de structurer la réflexion, j’ai contacté les animateurs de la Frcuma Hauts-de-France pour calculer au plus juste nos coûts de revient sur la section tracteur. Je voulais que les aspects économiques soient analysés »: calcul de la durée d’amortissement, estimation du prix de revient, définition du plan de financement et simulation de l’évolution de la trésorerie. Les adhérents ont retenu un amortissement des tracteurs sur 7ans pour éviter les plus-values lors de la revente.
« Pour adhérer à une cuma, il ne faut pas avoir un esprit individualiste, sinon ça ne peut pas fonctionner. Et avant d’investir dans une cuma, il faut bien réfléchir, car on n’est plus seul à prendre les décisions et il n’y a pas que le côté économique à prendre en compte: il y aura toujours un premier et un dernier dans l’utilisation du matériel. »
« L’avenir d’une cuma ne dépend que des femmes et des hommes qui y adhèrent »
Pour autant, la cuma offre des avantages, humains d’une part avec le travail d’équipe (développer l’entraide, prendre des décisions en groupe pour aller beaucoup plus loin dans la réflexion, respecter le matériel et l’entretenir, construire des projets à court et long termes) et matériels d’autre part avec un renouvellement plus rapide (permettant de bénéficier des dernières technologies), des coûts moindres et des outils plus gros avec de meilleurs débits de chantier.
« La réflexion de l’investissement doit être vue sous tous les angles, techniquement et économiquement, pour que le projet soit viable au sein du groupe », ajoute Corentin Riche, animateur Frcuma Hauts-de-France.
« Nous avons une Frcuma Hauts-de-France qui met tous les moyens à vouloir développer cette structure. Sachons nous en servir, mais sachons aussi que chaque cuma est unique et que ce sont bien les adhérents, qui contribueront à sa réussite », conclut Michel Duboelle.
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