“On investit, on amortit. Comment casser la routine d’une cuma?”

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“On investit, on amortit. Comment casser la routine d’une cuma?”

A droite, Serge Lacoste, de la cuma de Barie et à gauche, Roland Grenouilleau, président de la fédération des cuma de Gironde.

La cuma de Barie, en Gironde, a un fonctionnement rodé et bien huilé, a expliqué Serge Lacoste, lors de l’AG de la fédération départementale des cuma. Comment envisager l’avenir et penser au renouvellement dans un groupe dans lequel “tout roule?”

La cuma de Barie se situe dans le sud de la Gironde, entre La Réole et Langon. “Nous avons un fonctionnement simple, a expliqué son président Serge Lacoste lors de l’assemblée générale de la fdcuma33  en février: “il repose sur un conseil d’administration qui se réunit quatre fois par an, avec une AG qui clôture l’année civile. Les réunions du CA ont un thème, qui est présenté juste avant et font l’objet d’une compte-rendu présenté aux administrateurs non-présents.”

“Nous essayons d’être le plus transparent possible aussi auprès des adhérents, on les sollicite pour venir trois ou quatre fois par an, c’est important pour nous. Nous les sollicitons pour l’AG, pour le paiement au solde des travaux, faisons un état des lieux avant la fin de l’année civile, et aussi pour le paiement des travaux au début de l’année suivante.”

“Le DiNA est tombé à point,” explique-t-il. DiNA? Dispositif national d’accompagnement des cuma, un financement de l’Etat (à 90%, sur une prestation facturée 1500€) pour les accompagner dans les changements qu’elles décident d’impulser.

Pour Serge Lacoste, la cuma de Barie “ne se posait pas tant de questions, avec une routine: on investit, on amortit. Le DiNA ‘stratégie’ nous a permis de travailler sur ce qu’on allait faire dans les années qui suivent. Evidemment, les administrateurs vieillissent et ça a été l’occasion de faire le point sur le renouvellement des générations.”

Ce qui a permis de “casser les habitudes et de faire intervenir des adhérents qui donnent rarement leur avis.” A la suite ce cela, le groupe décide de réaliser un DiNA spécifique “bâtiment” (avec un financement supplémentaire, dispositif cette fois valable dans certaines régions seulement).

Arrivage de viticulteurs et maraîchers

“Nous avons vu arriver à la cuma de nouveaux adhérents viticulteurs, et aussi des maraîchers bio. Souvent ils arrivent pour utiliser ponctuellement quelques matériels, et on en restait là.”

“Au cours du DiNA, on s’est dit qu’il fallait dynamiser cela et essayer de voir ce qu’on peut faire ensemble. Les choses se font lentement mais sûrement.”

“Les maraîchers bio sont souvent des couples qui sont arrivés avec des projets de vie, qui ne sont pas issus du monde agricole, avec des cursus d’études longues, des expériences à l’étranger… ils sentent qu’il y a des choses à faire et ils viennent mettre leur empreinte dans un monde agricole en pleine évolution, le faire basculer vers de l’environnement.”

“Nous, les ‘anciens’, on essaie d’être à l’écoute. Ils ont un manque d’expérience du terrain, c’est certain, mais ils vont certainement nous apporter beaucoup de choses, ça nous ouvre l’esprit. On peut leur amener notre expérience.

Avec deux ans de recul sur ce premier DiNA, on constate que ça a bien dynamisé. Au niveau des viti, on a investi dans du matériel de travail du sol avec des aides de l’UE et de la Région, qui sont déterminantes pour impulser ces projets.

Au niveau des maraîchers bio, il y a encore peu d’investissement. On a acquis un broyeur à végétaux. C’est peu, mais ça a ouvert à d’autres projets. On a commencé à réfléchir à une autre aire de lavage de traitement des effluents phytos avec les viticulteurs. Se sont greffés une douzaine d’adhérents.

C’est dû à une dynamique qui se crée lorsqu’on reste ouvert à tout le monde. Ça a aussi des contreparties, il faut accepter les écarts de pensée des uns et des autres.”

 

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