Ces cinq « établissements d’ovoproduits » sont situés dans la Vienne, le Maine-et-Loire, le Pas-de-Calais, le Nord et le Morbihan », précise le ministère, ajoutant que « des enquêtes de traçabilité sont en cours » pour « identifier la destination des produits déjà expédiés et susceptibles d’être contaminés ».
Deux entreprises ont reconnu mardi avoir utilisé à leur insu des œufs contaminés. Igreca, basée dans le Maine-et-Loire, a dénombré « 30.000 œufs de fournisseurs hollandais », affirmant avoir « identifié les lots de produits finis fabriqués à partir de ces matières premières ».
Dans la Vienne, la société Samo a été informée dimanche de la présence dans ses stocks de « huit lots » contaminés en provenance des Pays-Bas, d’un poids total d' »environ 5 tonnes ». L’entreprise assure avoir retiré « par précaution » dès lundi matin « tous les lots en provenance de ce pays, soit une cinquantaine de tonnes » et avoir effectué des rappels de produits auprès de ses clients.
Ces ovoproduits servent notamment à la fabrication de plats préparés et de pâtes. Par ailleurs, un éleveur du Pas-de-Calais « avait spontanément déclaré l’utilisation » du même insecticide, signale le ministère de l’Agriculture. « Les analyses menées (…) s’avèrent positives, mais aucun œuf issu de cet élevage n’a été mis sur le marché », poursuit le ministère, annonçant que ces oeufs « seront détruits ».
« Modérément toxique »
Depuis fin juillet, la contamination au fipronil a entraîné la destruction de millions d’œufs dans plusieurs pays européens. Des enquêtes judiciaires ont été ouvertes aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne Les élevages mis en cause expliquent que la substance a été introduite lors d’un traitement contre le pou rouge, un parasite très néfaste pour les poules pondeuses.
Considéré comme « modérément toxique » pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le fipronil est dangereux pour les reins, le foie et la thyroïde. Les faibles concentrations mesurées dans les oeufs contaminés rendent toutefois le risque d’empoisonnement très faible voire nul.
Dans l’Union européenne, l’utilisation de ce pesticide est interdite pour les animaux destinés à la chaîne alimentaire, mais reste courante dans de nombreux produits antiparasitaires pour les animaux de compagnie (anti-puces et anti-tiques) et dans des produits à usage domestique contre les infestations (anti-termites, anti-fourmis, anti-blattes…).
Accusé de provoquer une surmortalité des abeilles, le fipronil est aussi connu en agriculture sous la marque Regent. Son usage est prohibé dans les cultures (maïs, tournesol, pommes de terre) en France et dans la plupart des pays européens, mais pas en Belgique ni aux Pays-Bas.