œufs contaminés : une enquête en cours
Le ministère n’était pas en mesure de dire dans l’immédiat si les produits incriminés s’étaient retrouvés dans le commerce et en quelle quantité, alors qu’une enquête est en cours. « On est en train d’investiguer tout ça », a indiqué à l’AFP une porte-parole du ministère, qui a ajouté que les services de contrôle diligentés étaient encore en train de voir « sur l’ensemble de ces lots, ce qui a été utilisé ou pas ».
« Des investigations sont menées dans ces établissements par les services de contrôles du ministère de l’Agriculture pour évaluer la situation (les produits concernés et leur destination) et bloquer les produits incriminés à des fins d’analyses », indique le ministère dans son communiqué. La France, selon le communiqué du ministère, a été informée samedi soir et dimanche par les autorités européennes, de la livraison de ces œufs « entre le 11 et le 26 juillet » derniers.
« Les professionnels de l’amont (producteurs d’œufs) ont été informés et il leur a été demandé de vérifier leurs approvisionnements », a ajouté le ministère où une réunion avec les acteurs de l’aval (collecteurs, transformateurs et distributeurs) se tenait lundi soir pour faire le point sur la situation et renforcer la surveillance. « En complément de l’analyse de risque de l’Efsa », l’autorité européenne de sécurité des aliments, le ministère a décidé de saisir l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) « pour obtenir un avis sur les risques pour la santé humaine liés à l’ingestion d’œufs ou de produits contaminés par le fipronil ».
Fipronil, quels sont les risques ?
« La présence de traces de fipronil ne constitue pas en soi un risque », a expliqué le ministère, en soulignant que « seules les analyses engagées permettront de déterminer si le niveau de contamination de ces produits est susceptible de présenter un risque pour la consommation ». Par ailleurs, le 28 juillet, un élevage du Pas-de-Calais a été placé sous surveillance après le signalement par l’éleveur de l’utilisation de ce produit par son fournisseur belge, a rappelé le ministère en précisant qu’aucun œuf issu de cet élevage n’a été mis sur le marché.
Les résultats des analyses pour cet élevage seront connus à la fin de la semaine. Les œufs retirés sont suspectés de contenir des traces d’une molécule insecticide, le fipronil, utilisé au mépris de la réglementation européenne pour éradiquer le pou rouge dans les élevages. En grande quantité, le fipronil est considéré comme « modérément toxique » pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est interdit dans l’élevage mais peut être utilisé sur les animaux de compagnie par exemple.