« Nous estimons que d’ici 2025 le marché du biocontrôle tel qu’il est défini en France pourrait être de 15%. Les solutions existantes aujourd’hui pourraient s’appliquer sur des surfaces deux fois plus grandes », a affirmé Nicolas Kerfant, le président de l’UIPP.
A l’heure actuelle, sur le marché français de la protection des plantes, ultra-dominé par les insecticides, herbicides et fongicides chimiques, le biocontrôle qui recourt à des organismes vivants pour lutter contre d’autres organismes vivants, ne pèse que 5%.
« Nous avons besoin d’un cadre stabilisé avec des règles du jeu et un certain nombre d’indications qui nous permettent de dire ce qu’on peut développer sur les 15 ans à venir. Sinon aucune entreprise ne pourra ou ne voudra investir sur ces domaines-là », a averti M. Kerfant.
« Il va falloir investir pour arriver à ces 15%. Et malgré ça, il va rester 85% du marché qu’on ne peut pas passer à la trappe. Le pas de temps politique et le pas de temps de la recherche sont complétement différents », a-t-il ajouté.
L’engagement de la France à sortir du glyphosate d’ici à 2021 est notamment dans la ligne de mire des industriels qui estiment qu’il n’existe pas de solution alternative crédible et peu coûteuse.
L’UIPP regroupe des adhérents du secteur agricole et notamment des géants comme Bayer-Monsanto ou BASF et représente 95% du marché français de la protection des plantes.
Leur chiffre d’affaires s’élevait en 2017 à 2 milliards d’euros, plutôt stable depuis les années 2000, dans un marché considéré comme « mature ».
Selon le gouvernement, la France est au deuxième rang européen de l’utilisation de substances actives de produits phytopharmaceutiques, avec 72.035 tonnes vendues, après l’Espagne (76.940 tonnes) mais seulement 9e si on rapporte les substances à l’hectare cultivé (3,7 kg/ha).