Un numérique accessible et créateur de liens

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Un numérique accessible et créateur de liens

Le numérique influence de plus en plus les méthodes de production. La révolution concerne aussi les relations entre l’agriculteur et le conseiller. Á ceux qui auraient peur d’un phénomène de substitution, ou qui l’espèreraient, à Esaconnect, des constructeurs expliquaient qu’ils produisent avant tout un support de travail.

Des données, les agriculteurs et leurs conseillers en ont de plus en plus à gérer. Les cheminements vers la décision se complexifient, à tous les niveaux, aussi bien celui du système de production que celui des filières. Á la fois cause et source de solutions, le numérique a été décortiqué toute une journée à l’école supérieure d’agriculture d’Angers. Nombreuses étaient les start up à participer aux présentation de la deuxième édition d’Esaconnect.

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Emblématique de la sté de Romain Faroux, le drone est plutôt à voir comme un instrument de mesure. Il apporte de nouveaux éléments au processus de prise de décision.

Le progrès grâce à plus de questions

Airinov était parmi elles. «Le principal opérateur de drones en France est agricole», souligne Romain Faroux, co-fondateur de la société qui, en 2010, n’imaginait pas un jour travailler dans l’acquisition de données. Pour autant, les outils numériques «ne sont pas des baguettes magiques qui expliquent à un agriculteur qu’il va gagner tant.» Leur utilisation nécessite une appropriation pour les intégrer à des méthodes dont les agriculteurs et les techniciens gardent la maîtrise.

En somme, «les nouvelles technologies apportent parfois plus de questions que de réponses». En écho, Gérald Germain illustre: «Nous ne sommes pas médecins. Nous sommes l’IRM.» Avec sa société, Carbon bee, il développe de quoi mesurer la santé du végétal, notamment en vigne, grâce à de l’imagerie hyper-spectrale capable d’analyser les nuances de couleurs sur les feuilles. «L’intelligence artificielle discrimine à partir des pixels, ce qui est normal ou pas dans une parcelle.»

La modestie en nouveau logiciel

Néanmoins, il a été relativement peu question de technique. Plutôt d’applications, ou même de stratégies adoptées par ces nouveaux acteurs du paysage agricole. «Nous avons parlé de frugalité ou de modestie des objets», revenait Roger Le Guen, enseignant de l’ESA et titulaire de la chaire Mutations agricoles, dans sa conclusion. «C’est très différent du langage courant jusqu’ici dans le monde des outils agricoles», voire inverse.

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Guillaume Blanc, Exotic Systems.

La frugalité de ses objets connectés, c’est par exemple la stratégie d’Exotic systems, un bureau d’études spécialisé dans la création de tels outils pour le BTP et le génie civil, qui s’intéresse désormais à l’application agricole. Dans sa présentation, Guillaume Blanc, son président, montrait d’ailleurs une vue du Magnum autonome de Case, primé au Sima. Contraste saisissant. «L’usage de technologies demande un investissement en temps et en argent.» Pour aller vers la rentabilité et l’efficacité, «notre méthodologie est basée sur l’agilité des petits outils frugaux.»

Même son de cloche chez Sencrop (Lire l’article Une station météo à 300€, l’agriculture connectée pour pas cher). Alors que sur le marché concurrentiel des services liés à la météorologie, certains vont jusqu’à la valorisation de la donnée, «nous voulons rester sur un capteur de base», explique par exemple Michael Bruniaux. Un capteur de base, qui se rentabilise très vite, et pour une information simple, accessible à partir de laquelle l’agriculteur pourra travailler, pas obligatoirement seul.

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