La révolution numérique est en marche. A la ferme comme partout, les objets connectés font partie du quotidien: robots de traite ou de désherbage, détecteur de chaleurs, de vêlages, bâtiments qui pilotent automatiquement ventilation et chauffage… «D’ici à 2020, il y aura 3 fois plus d’objets connectés, estime Daniel Trocmé, d’Adventiel, probablement de 50 à 55 millions.»
Quel regard porter sur ces nouveaux outils: aide précieuse, optimisation du temps de travail ou, au contraire, gadgets coûteux? Avant d’investir, il faudra s’assurer de leur intérêt économique, de leur rentabilité face à ses objectifs. Ainsi, les détecteurs de chaleurs sont intéressants sur de grands troupeaux, mais ne sont pas plus efficaces que l’éleveur dans un petit troupeau.
Quand la «data science » se met au vert
Investir dans un outil connecté demande aussi de réfléchir à ce qu’on fera de toutes les données qu’il enregistrera. En effet, tous ces appareils enregistrent une multitude d’informations. Par exemple, un robot capte 200 informations par traite, ce qui représente 30 millions de données par élevage et par an. La «data science» collecte ces données, mais surtout les valorise en des indicateurs lisibles, des outils de pilotage. Elle est désormais accessible à tous les secteurs d’activités car le coût de stockage des données s’est effondré. «La ‘data science’ permet d’exploiter les données, de les comparer à celles des années précédentes. Ce qui permet de maîtriser les risques et d’optimiser les performances grâce à des moteurs de recommandation, avance Jérémie Wainstain, gérant de la start up The green data. Et ça c’est primordial en agriculture.»
Stockées et analysées, ces données auront donc de la valeur. Encore faut-il s’entendre sur leur propriété et leur gouvernance. La profession doit créer des plates-formes où les éleveurs pourront héberger leurs données, les comparer tout en gardant un droit de regard sur elles. «L’éleveur doit pouvoir choisir les partenaires avec lesquels il va échanger des données», estime Pierrick Cotto, président d’Eilyps, qui choisit de refondre son système informatique pour y intégrer une telle plate-forme.
Pour aller plus loin :
Edition spéciale Sommet de l’Elevage à feuilleter et télécharger en ligne.