Les créateurs de la plate-forme «Agrifind : l’expertise terrain partagée» compte lancer une batterie de services allant de la fiche technique à la mise en relation avec des «agri-experts» en passant par la création de groupes d’agriculteurs en ligne au 1er trimestre 2017. Gilles Cavalli et Sébastien Roumegous sont tous deux ingénieurs Isara-Lyon avec une expérience cumulée de plus de 20 ans dans le monde agricole: ouvrier agricole, conseiller, formateur, enseignant, auditeur, consultant, commercial, agent territorial.
L’ambition de cette nouvelle interface connectée est double:
- Permettre à des agriculteurs «techniciens et pédagogues» de compléter leurs revenus en prodiguant du conseil économique et/ou agronomique à d’autres agriculteurs.
- Etre une source d’information pour les agriculteurs souhaitant améliorer leurs pratiques et se sentir accompagner par des pairs.
L’échange entre pairs sur le web mais aussi sur le terrain
«J’ai fait beaucoup d’animation en certiphyto et bien souvent, quelques agriculteurs du groupe avaient des informations à partager (techniques de production, tests réalisés chez eux). Dans une salle, ces témoignages profitent à tous et permettent l’échange», explique Gilles Cavalli, l’un des fondateurs. De ces échanges physiques est née l’idée d’un lieu commun numérique, sans distances.
«Potentiellement si on réussit notre pari, nous allons devenir la plate-forme où l’agriculteur, quelle que soit la question qu’il se pose, trouvera un expert, une fiche ou l’information pour y répondre», escompte Gilles Cavalli.
Des conseils notés
Les deux associés sélectionneront les «agri-experts» dont les notations seront complétées par les appréciations d’agriculteurs ayant bénéficié de leurs services. «Ces agri-experts existent, ils prennent souvent le temps de partager leurs expériences, d’accueillir chez eux et gratuitement des voisins et finissent par arrêter par manque de temps», assure Gilles Cavalli. Cette plate-forme pourrait leur permettre de rentrer en contact avec un public intéressé et de capitaliser leur savoir-faire et leur ouverture.
A terme pour convaincre des «agri-stagiaires» de payer, c’est l’avis de la multitude qui comptera et la présentation de l’agri-expert et de son exploitation: sa ferme est-elle similaire à la mienne en termes de structure, de profil pédoclimatique, etc.? «2/3 des agriculteurs que nous avons interrogés, sont prêts à payer pour avoir un conseil de qualité. L’idée, c’est de le faire sans barrière territoriale», poursuit-il.
«Le numérique permet la rencontre», pense ce connaisseur du monde agricole. La plate-forme permettra par exemple un premier échange par téléphone pour ensuite faire les kilomètres et se rendre sur l’exploitation de l’agri-expert.
Question prix ?
Agrifind pense se rémunérer via une commission, afin de financer, d’entretenir et de développer l’interface et les services de mises en relation. Quant au tarif des «agri-experts», les deux associés souhaitent proposer «des ordres de grandeur cohérents, l’idée est de rester abordable». Quant à une sorte de concurrence avec des conseils déjà bien installés, le fondateur d’Agrifind la balaye d’un revers de main: «Pour moi, c’est complémentaire. Avec le numérique, on peut trouver des infos techniques d’origines diverses en évitant le clivage agricole trop courant sur le terrain.»