« Au delà du don, je m’inquiète des disponibilités de bois qui permettront de refaire cette charpente », a déclaré mardi à l’AFP Sylvain Charlois joint par téléphone, jugeant qu’il « n’y a pas en France des stocks de bois déjà sciés disponibles pour un tel chantier ».
Selon lui, il a fallu 1.300 chênes pour construire la charpente il y a huit siècles, ce qui équivaut à « au moins 3.000 mètres cubes de bois ».
« Pour constituer un stock de grumes de chêne de cette qualité, en quantité suffisante, il va falloir plusieurs années », a-t-il estimé.
Groupe Charlois, premier exploitant forestier en volume de chêne en France, s’est engagé dès lundi soir à donner du bois pour la reconstruction du « chef d’oeuvre » que constitue la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris, sans préciser le chiffre exact.
« Ma famille travaille dans la forêt de chêne depuis deux siècles. En regardant les images en pleurant hier, on s’est tous senti concernés », a expliqué le président de l’entreprise.
Appelant « toutes les bonnes volontés » de la filière à l’aider pour constituer ce stock, l’exploitant a proposé d’être « le réceptacle » pour stocker l’impressionnante quantité de bois nécessaire, notamment sur son site historique de Murlin, dans la Nièvre, aussi siège du groupe.
« Il faut dès maintenant mettre des grumes de côté. C’est ce que nous avons commencé à faire ce matin sur nos sites », a-t-il ajouté.
D’autres initiatives du même genre ont fleuri dans cette région très boisée: le président de l’Union régionale des communes forestières de Bourgogne-Franche-Comté, M. Jacky Favret, a demandé aux 3.000 communes forestières du secteur de « jouer la solidarité » en « donnant un chêne (…) pour Notre-Dame de Paris ».
Certains maires de la région s’étaient déjà portés volontaires avant cet appel, a précisé le président.
Hasard du calendrier, l’assemblée générale annuelle de France Bois Forêt, association interprofessionnelle qui réunit tous les acteurs de la filière bois en France, aura lieu mercredi : M. Favret y plaidera pour qu’une « coordination nationale » soit mise en place afin de « récolter puis stocker au plus vite » les meilleurs chênes.