Plus de 70% du lait bio français est produit dans le Grand Ouest de la France : Normandie, Bretagne et Pays de Loire. Des représentants professionnels de cette zone, regroupés au sein de l’«Association de producteurs de lait bio Seine et Loire » ont profité de la Chandeleur, traditionnellement synonyme de crêpes confectionnées pour une part à base de lait, pour exprimer leur mécontentement. Leur courroux s’élève en particulier contre les distributeurs et leur stratégie de prix bas toute l’année et de promos commerciales régulières. Car les grandes enseignes tendent à considérer le lait bio comme un produit d’appel, censé capter une clientèle plus nombreuse.
Produit d’appel
Conséquence de cette situation : une forte pression à la baisse des prix, exercée sur les transformateurs. En amont, c’est le premier maillon de la filière, c’est-à-dire les producteurs, qui pourraient souffrir de cette concurrence commerciale effrénée. Un comble alors que, selon les lois habituelles de l’offre et de la demande propres à l’économie de marché, tout ce qui est rare s’apprécie… Or la consommation de lait bio ne cesse d’augmenter alors que la météo difficile de 2016 a fait chuter la production de plus de 10%, entraînant des manques dans les rayons… «Notre lait bio a un coût, une vraie valeur sociale, économique et environnementale. Il ne peut être bradé !» s’exaspèrent les producteurs. Les négociations commerciales annuelles entre distributeurs et marques nationales se poursuivent jusqu’au 28 février. En 2016, le prix moyen du lait bio payé aux producteurs s’élevait à environ 450 € les 1000 litres.