Le ton est sans équivoque. Pour Marc Tarabella, en charge de l’Agriculture et de la Protection des consommateurs au niveau européen, le coup ne doit pas se faire. «On apprend que, sur demande des autorités américaines, la Commission veut faire nettoyer toutes les carcasses de volailles à l’aide d’une solution chimique d’acide péracétique. Tremper le poulet dans des solutions acides est une concession de plus faite aux États-Unis qui utilisent le rinçage chimique des volailles à grande échelle dans leurs usines». Autrement dit, la Commission encouragerait l’Europe à nettoyer ses carcasses de poulets à l’aide de produits chimiques! Elle justifie cette position par sa volonté de combattre les intoxications alimentaires provoquées par le Campylobacter.
Les carcasses n’ont rien à voir là-dedans
Cette justification n’a pas convaincu Marc Tarabella, qui rappelle dans son dernier communiqué à la presse, que cette bactérie est présente dans la majorité des cas sur des poulets vivants et pas sur les carcasses de volailles. Que le rinçage chimique n’a qu’une faible efficacité et pourrait déresponsabiliser ou abaisser le niveau de vigilance des maillons de la filière volaille (de l’éleveur à l’employé de l’agroalimentaire). Pour le responsable en charge de l’agriculture et des consommateurs, il ne fait pas de doute que l’on doit combattre le Campylobacter en amont, dès l’exploitation, en utilisant les mesures préventives nécessaires. Et surtout pas à postériori, par la chimie.
Les Européens sont contre ces traitements chimiques
«Jusqu’à 90% des Européens ont exprimé leur rejet de consommer des viandes de volailles traitées avec des produits chimiques. Je partage totalement cet avis et compte bien le défendre» a prévenu l’Eurodéputé PS Marc Tarabella. Une interpellation a été faite en ce sens aujourd’hui au commissaire à l’Agriculture.«Je tiens à un débat public sur ces questions précises !» a-t-il annoncé.