La vénérable cuma de Salon la Tour née en 1946 a connu une forte accélération en 2018. D’une part, elle vient d’unir sa destinée avec l’autre cuma voisine de la commune, celle des Eleveurs. Elle a aussi doublé sa surface de bâtiment en y installant notamment un atelier d’entretien. Mais le plus gros tournant de l’an dernier est incontestablement l’embauche au 1er mars 2018 d’un salarié à temps plein en CDI. Olivier Roux, qui préside la cuma depuis 7 ans, s’en est longuement expliqué devant les participants de l’AG de la Fdcuma Corrèze du 5 mars dernier à Tulle (à lire : la représentation lors l’assemblée générale de la Fdcuma de la pièce de théâtre écrite et interprétée par Jean-Pierre Dupin).
S’affranchir du saisonnier
Le besoin de recruter tous les ans un chauffeur saisonnier pour la conduite de la moissonneuse de la cuma a été l’un des facteurs qui a motivé cette embauche. A chaque fois, c’était un challenge pour les responsables de trouver le saisonnier compétent et disponible. Le planning annuel de travail du nouveau salarié a été bouclé sans trop de difficultés. Il sera sollicité pour la moisson. Ce qui correspond à 220 heures de battage par an, auxquelles il faut rajouter le temps d’entretien de la machine. Le projet d’investissement dans un ensemble tracteur-épareuse mis à disposition avec ou sans chauffeur, devrait également mobiliser quelques heures du salarié. Celui-ci prendra aussi en charge aussi les chantiers d’enrubannage. Enfin, la cuma de Salon-la-Tour a créé une activité groupement d’employeurs au service de dix de ses adhérents.
Planning 1 mois à l’avance
Son programme de travail est fixé 1 mois à l’avance. Le planning peut être réaménagé si besoin, sachant que la cuma est prioritaire au niveau des demandes. «Nous n’avons pas trop peiné pour recruter le bon profil, dans la mesure où nous le connaissions. C’est un voisin qui avait déjà eu l’occasion voici quelques années d’assurer la conduite la moissonneuse pendant une saison, et nous en avions été satisfaits», explique Olivier Roux. «L’heure de salarié facturée aux adhérents qui font appel à lui, dans le cadre de l’activité groupement d’employeurs, s’élève à 22€/h» complète le président de la cuma. Ce niveau de prix tient compte de l’ensemble des charges salariales affectées au poste de travail, basées sur un salaire net de 1600 € par mois. Ce niveau de rémunération peut paraître relativement élevé pour une première embauche. Mais pour les responsables de cuma, une rétribution correcte va contribuer à fidéliser le salarié, même si ce n’est pas le seul élément qui entre en jeu. Avec cette embauche, la cuma parie sur un »retour sur investissement ». Cela devrait se traduire par une probable réduction de la casse des matériels, dans la mesure où l’entretien sera mieux suivi. En parallèle, les activités proposées par la cuma, et notamment la moisson, pourraient connaître un regain d’intérêt en présence d’un salarié qualifié qui connaît bien les chantiers et les machines et qui devrait générer des gains de productivité.