À 24 ans, Pauline est une agricultrice bien dans ses baskets. Et elle ne cache pas sa farouche volonté de mettre sa pierre à l’édifice des cuma. Elle trouve d’ailleurs dommage que «trop de jeunes ne voient pas la plus-value qu’apporte la cuma, au-delà du partage de matériels.» Son discours sur l’implication dans ces coopératives de proximité est clair. «Il ne faut pas craindre de s’investir dans une cuma. C’est trop important de conserver ce dynamisme local, pour toutes nos exploitations.»
S’investir dans une cuma permet de changer d’air
Pauline dirige avec Alexis, son mari, une exploitation laitière. Ils produisent 518.000l par an et consacrent une partie de leurs 93ha aux cultures de ventes. Mis à part les tracteurs, le bol mélangeur et un pulvérisateur, l’ensemble de la mécanisation de leur ferme provient de deux cuma. D’une part celle des Coudriers, et d’autre part celle d’Argenton, dont Pauline est trésorière. Les travaux réalisés grâce à ces coopératives représentent une facture d’environ 26.000€/an.
«Nous n’aurions jamais accès à tous ce matériel pour cette somme autrement», insiste la chef d’entreprise, très lucide sur les coûts de mécanisation.
La responsabilité extérieure, «ça me permet de changer d’air et c’est bien», souffle Pauline. Thierry, le président de la cuma d’Argenton, le dit lui-même: «Le fait d’avoir embauché un jeune salarié et d’impliquer une jeune trésorière, ça nous met un bon coup de pied dans le derrière! Et c’est bien utile pour ne pas s’endormir sur ses lauriers», à l’heure où de nouveaux challenges émergent pour le groupe, dont celui de trouver d’autres jeunes pour poursuivre le renouvellement des responsables, y compris pour le poste de président.
Les activités stratégiques sont sécurisées
Déjà, les cuma ont pris un bon élan pour y parvenir. L’embauche d’Evan sécurise notamment les activités de récoltes des deux cuma. L’ensileuse et la moissonneuse reposaient sur la main d’œuvre saisonnière et la mise à disposition d’adhérents.
«Nous arrivions au bout de ce système.» Le président analyse qu’avec un salarié à temps plein, «nous avons sécurisé la conduite et l’entretien de ces deux automoteurs. Pour les responsables, c’est beaucoup moins stressant.» Car dans la cuma, «on ne parle pas que du boulon de 18 et de la clé de 13», conforte la trésorière. Il y a aussi des questions «d’organisation, de coûts prévisionnels et de relations humaines… où je me sens tout à fait à l’aise.»
Ainsi Pauline constate que l’accueil par sa cuma et la facilité de pouvoir exprimer ses idées et son point de vue a largement contribué à son intégration dans le groupe.
Les cuma et leurs adhérents disposent d’un service de mécanique
Le service d’entretien des matériels est effectif et bien en place depuis deux ans, avec l’embauche d’Evan. «On sent que la mayonnaise est en train de prendre.» C’est une vraie réussite collective qui récompense un projet longuement réfléchi. Comme elle ne pouvait pas se permettre d’investir dans un atelier en dur, la cuma s’est orientée vers un véhicule équipé qui permet à Evan d’intervenir en autonomie chez les responsables de matériel. Elle a déboursé 11.000€ pour amorcer ce service qui conforte le premier emploi.
Pour Thierry, «c’était un tournant pour notre cuma qu’il fallait prendre. On ne regrette vraiment pas: la charge salariale va vite être compensée par les économies réalisées sur les factures de concession.»
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