Le cortège a rassemblé 1.200 manifestants, selon la préfecture, 1.500 selon les organisateurs, venus avec une centaine de tracteurs, et s’est soldé par quelques incidents devant la préfecture du Tarn-et-Garonne dont des agriculteurs ont tenté de pousser les grilles. « A quelques reprises, les forces de sécurité ont dû avoir recours au canon à eau et aux gaz lacrymogènes pour faire cesser les jets de détritus divers sur les policiers (…) ainsi que les atteintes au dispositif de barriérage et au périmètre de sécurité mis en place autour de la préfecture », a rapporté le préfet Pierre Besnard, dans un communiqué. Aucune dégradation de bâtiment public n’a été constatée et aucun affrontement direct avec les forces de l’ordre n’a eu lieu, a ajouté le préfet, précisant avoir décompté un seul blessé léger à la main parmi les manifestants, « à la suite de la manipulation d’une barrière ». Il n’y a eu aucune interpellation.
A l’appel des syndicats Jeunes agriculteurs et FRSEA (Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles) d’Occitanie, les manifestants avaient choisi de défiler dans la préfecture du Tarn-et-Garonne, département où est élu le ministre de l’Aménagement du territoire Jean-Michel Baylet (PRG). Ils ont déversé toutes sortes de détritus, pneus et fumier à travers la ville, a encore constaté un correspondant de l’AFP. Les agriculteurs protestaient contre le projet de réforme, voulue par l’Union Européenne, des critères de définition des Zones soumises à contraintes naturelles (ZSCN). Ce découpage détermine l’accès à l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), un complément d’aide pour des exploitations dans des milieux à plus faible rendement, par exemple en montagne. « Le 22 septembre dernier, le ministère de l’Agriculture a publié un projet de zonage qui risque d’exclure 1.058 communes actuellement classées en Occitanie », souligne la FRSEA d’Occitanie. « Pour les agriculteurs concernés, c’est un véritable couperet. L’ICHN par exemple représente entre 7.000 et 12.000 euros par an et par actif : c’est le salaire de l’éleveur qui disparaît », a ajouté Philippe Jougla, président de la FDSEA du Tarn.
Certains élus présents dans le cortège, comme les deux sénateurs du Tarn-et-Garonne Yvon Colin (RDSE) et François Bonhomme (UMP) et la maire de Montauban Brigitte Barèges (LR), ont quitté la manifestation, quand la tension est montée d’un cran. Une délégation des agriculteurs a été reçue en préfecture. Le préfet a rappelé que les services de l’État « poursuivent leur expertise afin de relever les incohérences et de trouver la solution la plus favorable pour le département », selon son communiqué. Les agriculteurs ont ensuite été reçus par le préfet de région. Selon la FRSEA d’Occitanie, « le principe d’un rendez-vous avec le ministère a été obtenu ».
Montauban, 14 nov 2016 (AFP).