Pour les cultures d’hiver comme le blé ou l’orge qui sont aujourd’hui en plein développement, des situations de tension apparaissent. Pour les ministères «les rendements des moissons 2022 pourraient être impactés au regard de la situation de manque de pluie constatée dans certains secteurs». Cependant «il est encore trop tôt pour avoir une évaluation chiffrée».
Moissons 2022: un potentiel de rendement qui baisse jour après jour
«Nous étions sur une très belle année avec de beaux potentiels de rendement pour les blés» indique Jean-Louis Moynier, Ingénieur régional Arvalis en Poitou-Charentes. Une pluviométrie faible durant la période automne-hiver, mais suffisante pour bien valoriser les engrais jusqu’à mi-avril. Pourtant, aujourd’hui le constat est une phase d’assèchement très rapide des sols. De plus, aucune prévision de pluies significatives dans les 15 prochains jours. Avec des blés au stade épiaison, l’impact de la sécheresse se fait déjà sentir dans les sols superficiels. Le potentiel de rendement diminue tous les jours.
Même constat pour Yves Pousset, Ingénieur régional Arvalis en Rhône-Alpes. Le déficit pluviométrique de la région est de 40%. De plus, les réserves en eau des sols sont vides. «La période de constitution et de remplissage du grain s’annonce mal si l’absence de pluie persiste.»
De plus, avec des températures élevées, le risque d’un échaudage précoce s’accroit.
Un scénario compliqué pour les cultures de printemps
Les semis de maïs réalisés jusqu’au 20-25 avril ont profité des dernières pluies dans les 2 régions. Pour les semis plus tardifs, le bon départ de la culture va dépendre des pluies ou des possibilités d’irrigation. Pourtant, les ressources sont fragiles. Les premières restrictions concernant les prélèvements d’eau à destination agricole sont effectives. Pour cela certains agriculteurs ont parfois substitué le maïs par du tournesol moins gourmand en eau.
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Mise en place d’un carte d’anticipation sécheresse
Mise en place pour la première fois en 2021, une carte d’anticipation sécheresse sera disponible dès la semaine prochaine. Pour le ministère de la Transition Ecologique, «l’idée est d’anticiper pour donner aux différents acteurs une visibilité sur le risque identifié de sécheresse pour cet été».
Une carte établie sur des données existantes. Elle prendra en compte la recharge des nappes, le cumul pluviométrique ou le débits des cours d’eau. De plus, les analyses et prévisions de Météo France viendront en complément.
Le retour d’expérience de l’année dernière montre une bonne corrélation entre les prévisions et les arrêtés de restriction de prélèvement d’eau.
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