En Haute-Garonne, les moissonneuses-batteuses en ont vu de toutes les couleurs. D’abord enfermées dans les hangars à cause des pluies du début d’été, elles se sont ruées dans les champs pour moissonner les petits pois, puis les orges, les colzas et enfin… les blés.
Une semaine de retard et des rendements « pas excellents, mais vue l’année et les extrêmes climatiques que nous avons subis, on ne s’en tire pas trop mal », analyse Jean-Pierre Bernat, qui préside la Cuma du Fousseret à Cabonne en Haute-Garonne.
Le chauffeur salarié de la cuma a fait évoluer la moissonneuse-batteuse Case IH Axial-Flow 5088 (6,30m), pour sa deuxième campagne, sur les parcelles d’une quinzaine d’adhérents, sur orges (conventionnelles pour 12ha et bio pour 75ha), le colza (21ja à 30 quintaux par hectare, de bonne qualité) et commençait à intervenir dur blés tendres en fin de semaine dernière, le 5 juillet.
C’est d’ailleurs le président qui se charge d’organiser le planning de la moisson, en faisant par exemple passer en priorité les cultures « à risque » (comme les colza et blés de qualité).
Des rendements hétérogènes, les PS sauvent les meubles
A la cuma d’Avignonnet-Lauragais, au sud de Toulouse, quatre adhérents, dont le président Robert Nichele, partagent une New Holland CSX 7080, « dotée de 5 secoueurs », précise-t-il.
Sur les 35ha de colzas semence déjà récoltés, il constate aussi que les rendements sont hétérogènes : « j’ai réussi à atteindre le rendement de référence, à 18 quintaux par hectare. Ce n’est malheureusement pas le cas de tous: l’une de mes adhérents à atteint seulement la moitié de ce rendement », se désole-t-il. « Elle a dû subir des soucis d’inondations, de pollinisation, tout cela s’est conjugué ».
Dans l’attente des taux de germination, il indique que la qualité des semences récoltées semble « moyenne ».
Dans le même temps, la machine a pu récolter les petits pois. « Comme les colzas semence donnaient lieu à des dates de maturité différentes, les pois ont permis cette année de combler les phases creuses. Et cette culture permet de bien nettoyer la machine entre deux variétés de colzas semence différentes » note-t-il.
« Nous avons commencé ensuite à récolter les blés durs sous de fortes chaleurs. Les premiers mûrs étaient logiquement situés sur des parcelles séchantes, et ont donné des rendements assez bas, de l’ordre de 40 à 55 qx/ha, quand le potentiel s’élève habituellement à 70qx ».
« Nous savons que cette année nous n’atteindrons pas ce potentiel, en raison du manque de grain dû à la fusariose qui a affecté ces cultures après les pluies à la floraison », souligne Robert Nichele. Les groupe avait au 5 juillet moissonné 28ha sur 200 de blé dur. « En ce qui me concerne, notait Robert Nichele, j’ai obtenu des PS compris entre 75 et 82,2, avec une norme fixée à 79. »
Le groupe de quatre réalise les chantiers de moissons en entraide, en s’appuyant aussi sur le travail du salarié d’une exploitation. « Sur les chantiers il faut en général 3 personnes, pour faire évoluer aussi les tracteurs et les remorques de 15 et 18t », explique Robert Nichele. Nous déterminons ensemble l’ordre de passage en faisant le tour des parcelles. La première semaine nous faisons un jour chacun et ensuite nous organisons un deuxième tour pour répartir le reste. »
A lire également: « MOISSON 2018 : RENDEMENTS CORRECTS EN ORGE ET COLZA POUR ALAIN PATRAS, DES PS À 60″
et « [MOISSON 2018] PREMIER BILAN CONTRASTÉ EN CHARENTE DE 50 À 80Q/HA«