[Article publié le 04/08/2020, mis-à-jour le 05/07/2021] Retour sur l’avis de la cuma du Grand Trèfle sur la moisson décomposée après une première moisson en 2020. Décomposer le chantier moisson présente plusieurs intérêts pour les 4 adhérents en agriculture biologique.
Gagner 10 jours sur la date de récolte
«Le premier avantage avec la technique de la moisson décomposée, c’est de pouvoir gommer les irrégularités de maturité dans une même parcelle. Nous avions du mal à obtenir des grains avec une humidité régulière. Le but est de rentrer dans la parcelle avec la moissonneuse et de récolter un produit avec une maturité homogène» constate Bertrand Rabatel, président de la cuma.
Tout d’abord, une ensileuse se charge du chantier de fauchage andainage. Il s’agit d’une machine d’occasion, modifiée pour accueillir une coupe Honey Bee de 6,70m. L’investissement total atteint 87.000€. «Le but n’est pas de regrouper les andains, même dans le cas de petites récoltes. Cela permet ensuite à la moissonneuse équipée d’un broyeur de répartir les pailles de façon homogène sur la parcelle.»
Ensuite, le second avantage est de pouvoir gagner jusqu’à 10 jours sur la date de récolte habituelle. «Cela nous permet d’implanter une seconde culture dans de meilleures conditions comme du soja derrière l’orge ou encore du sarrazin juste après le blé.»
Avis d’utilisateur sur la moisson décomposée: une maîtrise des adventices
Gagner 10 jours sur la date de récolte c’est aussi gagner sur le développement des adventices. «Par exemple, quand nous avons fauché les parcelles d’orge, il y avait pas mal de matricaires en fleur. Le fauchage a permis d’éviter d’avoir des adventices montées en graines lors de la récolte. En plus, cette opération permet de sécher les adventices. Et on obtient une récolte plus propre et plus facile à trier.»
Des récoltes protégées
Pour bien réaliser l’andain, il y a un coup de main à prendre. «La culture doit être déposée par terre dans le même sens, bien rangée comme un toit de tuile. De plus, attention à ne pas faucher trop bas. Il faut couper au moins à 10cm, de manière à laisser passer l’air sous l’andain. C’est un coup de main à prendre en jouant sur la vitesse des tapis et des rabatteurs.» Un andain bien réalisé permet aussi de lutter contre les effets d’une pluie entre la période de séchage et la récolte. «Nous en avons fait l’expérience cette année. La pluie n’a pas pénétré dans les andains, l’eau a plutôt glissé dessus en s’écoulant de chaque côté.»
Pour la récolte, plus de coupe classique mais un pick-up. «Là aussi, il faut prendre le coup de main. L’andain doit être avalé par la machine de façon régulière. Comme si on récoltait un tapis. Il ne faut pas qu’il y ait de rupture. De cette façon, la moissonneuse-batteuse est alimentée en continu.»
D’autres cuma voisines sont venues assister à ces différentes opérations et réfléchissent aussi à mettre en place des récoltes décomposées. En attendant la cuma du Grand Trèfle réfléchit aussi à optimiser son investissement dans l’ensileuse. «Sur l’ensemble des exploitations, les adhérents produisent plus de 80 ha de luzerne. Nous réfléchissons donc à l’installation d’un groupe de fauche sur l’ensileuse.»
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