Les Instituts techniques ont posé un diagnostic complet des moissons 2020 marquée par des épisodes « contrastés de pluie et de sécheresse », selon les termes du communiqué publié conjointement début août par Arvalis-Institut du Végétal, FranceAgrimer et Terres Inovia. L’hétérogénéité est le terme approprié pour résumer la campagne 2019-2020 dont les volumes récoltés sont en recul par rapport à l’an dernier.
Fortes disparités
En blé tendre, les surfaces ont reculé de 13 %. Les rendements ont lourdement chuté par endroits alors que sur d’autres territoires, ils étaient honorables. En moyenne, la récolte s’élève à 68, 3 q/ha (moins 4 % par rapport à la moyenne quinquennale). La qualité est par contre au rendez-vous : 11, 5 % – 12 en taux de protéines dans la majorité des régions, et 79-80 kg/hl de poids spécifique.
En orge d’hiver, on observe également de grosse disparités. En parallèle les surfaces ont reculé de 12 % par rapport à la moyenne quinquennale. Par contre, la teneur en protéines, le PS et le calibrage sont satisfaisants. A contrario, les surface d’orge de printemps ont grimpé de 52 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Une augmentation liée au report des semis de blé tendre et orge d’hiver compromis par des pluies automnales trop abondantes.
En blé dur, l’hétérogénéité est aussi de mise pour cette culture dont les surfaces cultivées en 2020 s’inscrivent dans une tendance baissière : – 25 % par rapport à la période 2015 – 2019. Les producteurs engrangent par contre des blés de qualité du point de vue protéines, PS et indice de chute de Hagberg.
En colza, les contrastes existent également rapportent les responsables de Terre Inova qui jugent la récolte « globalement décevante » mais avec dans quelques régions « de bonnes surprises avec des rendements corrects … ». La teneur en huile correspond aux normes. Cependant, certains producteurs de l’Est de la France, désemparés par les difficultés d’implantation et le manque de solutions de contrôle des ravageurs, ont réduit voire abandonner la culture.
En protéagineux, les surfaces n’ont pas diminué en comparaison des céréales à paille. Mais les rendements des pois de printemps ont été doublement affectés par les insectes (pucerons et sitones) et une conjoncture climatique défavorable. Les pois d’hiver s’en tirent mieux.
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