Très grosses moissons pour la cuma de Saint-Araille en Haute-Garonne : 850ha l’année dernière dont 400ha de blé, juste commencés pour cette dernière culture.
La cuma, qui ne faisait travailler initialement qu’une machine, a décidé il y a 3 ans de se doter d’une deuxième moissonneuse-batteuse. Elle louait auparavant une seconde machine pour une petite centaine d’hectares. « Nous avons trouvé deux nouveaux adhérents lorsqu’on a acheté la deuxième machine », indique le responsable de l’activité moisson, Didier Dufrechou.
Des dévers à 31%
Dans ce secteur en coteaux, les machines doivent pouvoir gérer les dévers : d’où le choix d’une New Holland de type Côteau (neuve, remplacée cette année) et une Massey Ferguson Activa S intégrale.
La première corrige des dévers jusqu’à 31% à Saint-Araille, avec son système Everest et le caisson auto-nivelant et la deuxième jusqu’à 20%, avec son système ParaLevel.
Mais les dévers ne constituent pas la seule difficulté. Sur 80ha, « nous avons malgré tout dû laisser quelques surfaces d’orge non moissonnées, explique Didier Dufrechou, car quelques bouillères subsistent. Le chauffeur a notamment glissé, sur 5m, de 2,50m sur l’un des coteaux, donc on n’a pas insisté… »
Les rendements d’orge, dont la récolte s’est terminée le 4 juillet au soir, ont été très hétérogènes là encore, compris dans une fourchette allant de 30 à 50 qx/ha, « alors que nous tournons habituellement plutôt à 70 quintaux », souligne le responsable.
Les poids spécifiques de ces orges ne sont pas trop mauvais, comparativement au plongeon des rendements. « Là où l’année dernière je faisais 72, les mêmes variétés m’ont donné cette année entre 58 et 66. A la coop, ils s’étalent de 55 à 66, », précise Didier Dufrechou, qui met en cause tout comme ses collègues une pluviométrie trop importante lors de la floraison, facteur propice au développement de la fusariose.
Topo identique, voire pire pour la récolte des blés qui a commencé le 7 juillet. Là encore, les chauffeurs se font peur et glissent, laissant des surfaces non moissonnées sur les pentes où l’eau coule encore. « En grands coteaux, quand on tient sur deux vérins, on ne rigole pas », lâche-t-il.
Avec un petit quart de la sole « blé » moissonnée 3 jours plus tard, Didier Dufrechou dresse un bilan assez sombre: « C’est le gros bouillon. Sur les blés durs, on fait entre 20 quintaux dans les fonds de vallées et quarante au plus sur les versants sud, quand j’en faisais 62 l’année dernière. On a des épis à trois grains. Les PS tournent autour de 70 pour la plupart, ça va de 65 à 76 ».
En blés améliorants, les meilleures parcelles cette année donnent 50 quintaux, contre 70 habituellement. Les PS atteignent entre 77 et 80 unités.
Pour suivre la récolte en temps réel, direction le dossier : Moissons et prévisions de récoltes 2018