La variabilité intra-parcellaire permet de connaitre l’hétérogénéité d’un ou plusieurs paramètres à l’intérieur d’une parcelle. Le fait de réaliser une carte de conductivité a permis à Jean-Michel Lamothe d’avoir un zonage précis pour réaliser des analyses de sol, en fonction des différentes zones constatées sur la carte. « Nous avons reçu les premiers résultats partiels des prélèvements réalisés. Le premier constat est que suivant les zones, il y a une différence notable du taux de matière organique. Les zones contenant les plus faibles taux sont les plus séchantes, et nous pouvons facilement les visualiser sur la carte. » Le second constat est la différence de PH. « Nous passons d’un PH de 6.2 dans les zones bien pourvues en MO à 5.8 dans les autres. »
Jean-Michel Lamothe a effectué un zonage précis.
Mesure en continu du taux d’humidité.
Le fait d’avoir des zones avec un taux de MO faible diminue la capacité de rétention d’eau du sol. « Depuis quelques années, nous mettons en place des couverts végétaux et épandons du compost pour essayer de remonter ce taux de MO. C’est ce que nous allons continuer à faire. Pour augmenter aussi la stabilité structurale ainsi que l’activité biologique du sol. » En attendant l’intégralité des résultats d’analyse, « l’investissement dans des sondes capacitives pour piloter l’irrigation est un investissement rentable et qui permet aussi de mieux utiliser les réserves en eau dont nous disposons. »
Du hight tech dans les sondes capacitives
Ces sondes envoient un courant électrique dans le sol pour en déduire son taux d’humidité. Elles sont composées d’un ou plusieurs capteurs qui permettent d’avoir le taux d’humidité du sol tous les 10 cm. Cela permet de visualiser, via une interface sur internet ou smartphone, la profondeur d’enracinement de la végétation, et le profil dans lequel la plante puise l’eau en fonction de son stade de développement. Les mesures sont effectuées en continu et mises à jour toutes les 10 minutes à 2 heures suivant la programmation. La sonde choisie par l’exploitant possède 6 capteurs pour mesurer le taux d’humidité tous les 10 cm jusqu’à 60 cm. Des sondes avec 15 capteurs sont aussi disponibles pour des mesures à 150 cm.
Le taux d’humidité enregistré par les capteurs est visualisable via smartphone, tablette ou PC. Les différentes courbes représentent le taux d’humidité présent dans les différents horizons jusqu’à 60 cm. Cela permet de voir clairement l’évolution de l’état hydrique du sol et l’horizon dans lequel la plante puise en fonction de son développement. La décision d’irriguer peut ainsi être prise au bon moment avant l’épuisement des réserves facilement utilisables.
Le taux d’humidité enregistré par les capteurs est visualisable via smartphone, tablette ou PC.
Conductivité: une cartographie de l’hétérogénéité du sol
Les mesures sont effectuées sur 4 horizons.
La conductivité mesure l’aptitude d’un sol à transporter un courant électrique et est en relation avec la fertilité de ce sol. Elle permet de séparer les différentes zones de la parcelle en fonction de sa texture, sa porosité, sa profondeur… Pour une meilleure vision du profil colonisé par les racines, les mesures sont effectuées sur 4 horizons (0-25 cm, 0-50 cm, 0-80 cm et 0-160 cm). En grandes cultures, les 2 premiers horizons sont les plus colonisés par les racines. La conductivité d’un sol est une donnée quasi stable dans le temps, ce qui en fait un investissement pérenne. Le coût de cette opération, avec 4 profondeurs mesurées, est de l’ordre de 80 euros / ha.
L’outil utilisé par la société Corhize permet de restituer des cartographies sur fichiers informatiques compatibles avec n’importe quel système d’information géographique. Les passages s’effectuent tous les 12 m, sans destruction, sur sol nu ou semis récent.
La cartographie s’effectue sur sol nu ou semis récent.
L’irrigation à taux variable
Encore peu développé, l’irrigation à taux variable permet de moduler la pluviométrie en augmentant ou réduisant la vitesse du pivot suivant des secteurs définis. Une autre avancée beaucoup plus technique consiste à équiper les asperseurs d’électrovannes et de programmer la pluviométrie de chacun d’eux en fonction de cartes de données du sol, de carte de rendement ou de la topographie afin d’utiliser les ressources en eau à bon escient.
Visualisation des zones plus ou moins lourdes.
