Selon les services de Stéphane Le Foll, qui ont annoncé cette visite dans un communiqué, M. Tkatchev, fervent partisan de l’annexion de la Crimée au territoire russe, s’est également entretenu avec le commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis. M. Tkatchev a été invité par l’Organisation internationale de la santé animale (OIE) qui tient, cette semaine, son assemblée plénière annuelle et dont le siège est à Paris, indique le ministère français. La directrice générale de l’OIE, Monique Eloit, a confirmé à la presse avoir invité le ministre « en tant que représentant d’un pays membre de l’organisation ».
« L’OIE compte 180 états membres dont la Fédération de Russie. Il n’y a aucune liste noire pour nous et la France, en vertu de l’accord de siège signé avec l’Organisation, a l’obligation de faciliter la participation de tous à ses travaux », a-t-elle déclaré. Pour Mme Eloit, « le bureau de l’OIE vient en outre d’ouvrir à Moscou ce qui rendait plus important encore » la venue du ministre.
Sur une « liste noire » de l’UE
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères également interpellé sur cette visite a donné la même explication: « L’accès au territoire français de M. Alexandre Tkatchev s’inscrit dans le cadre des obligations internationales et européennes de la France, en tant que pays hôte de l’OIE », a-t-il exposé.
M. Tkatchev, ancien gouverneur du district méridional de Krasnodar Krai, a été placé sur une « liste noire » de l’UE en juillet 2014 suite à la crise ukrainienne: il avait notamment apporté son soutien à l’annexion de la Crimée par la Russie, non reconnue par la communauté internationale, dont il fut l’un des premiers à saluer « la nouvelle direction ».
Stéphane Le Foll, selon le communiqué, a profité de sa visite pour évoquer « l’embargo sanitaire russe sur la production porcine européenne » et « la coopération agricole bilatérale ». Pas un mot en revanche de l’embargo russe sur les productions agro-alimentaires européennes qui plombent depuis le 2 août 2014, les agricultures de l’Union et contribue à effondrer les cours des matières premières agricoles.