Pour travailler chez les constructeurs, il faut aimer l’innovation, presque la science-fiction ! En regardant par exemple la vidéo du robot de traite du constructeur Lely, tout jeune peut être fasciné de voir une vache entrer spontanément dans un périmètre de traite, où les opérations automatisées se chargent à la fois de distribuer la nourriture à la carte, d’approcher presque naturellement le pis avec le trayon, et d’analyser la qualité du lait…
Les salariés qui s’en occupent, «des techniciens de maintenance de robot d’élevage», sont recrutés après un bac pro ‘Maintenance électro-technique’, et une bonne connaissance du milieu agricole. Le commercial doit aussi avoir décroché un bac pro technico-commercial, agro-équipement ou productions animales, puis étudier de bac+2 à ingénieur agro en techniques agricoles. Il doit aussi connaître le monde de l’élevage, et savoir établir des relations de confiance. Une fois passé l’étape du recrutement, des formations très poussées sont ensuite organisées en interne sur la spécificité du matériel de pointe. Les commerciaux et techniciens des concessionnaires bénéficient aussi de formations spécifiques chez le constructeur.
Des débouchés et de l’avenir
«L’agriculture est encore perçue comme archaïque, et nous peinons à recruter des talents du fait d’une méconnaissance du secteur, constate Delphine Richomme, responsable ressources humaines chez le constructeur Kverneland. Alors même que nous sommes pionniers de l’agriculture de précision avec l’IM Farming, et toujours à la pointe du progrès !» Les profils recherchés ne courent pas les rues : «On demande bien sûr une formation en agro-équipement avec des compétences techniques poussées, mais aussi une bonne connaissance du milieu agricole, la maîtrise de l’anglais, et un très bon relationnel.» Le savoir-être est en effet essentiel dans les relations avec les clients concessionnaires qui sont des partenaires.
Des carrières «boostées»
Cette pénurie a des bons côtés: «Celui qui a envie peut évoluer très vite en interne, même devenir chef d’équipe, poursuit Delphine Richomme. Nous avions repéré le dynamisme d’un magasinier, qui avait seulement un BTS agro-équipement: il est devenu un excellent démonstrateur.» La formation continue très poussée dans les usines de cette firme internationale reste incontournable, en interne comme à destination des concessionnaires.
Reste à fidéliser les salariés quand les offres d’emploi abondent : «Si l’entreprise reste à l’écoute en matière de rémunération et décide au cas par cas, le salaire ne varie jamais du simple au double sur un même poste, témoigne la responsable RH. Nous misons autant sur la passion des équipes pour nos innovations qui servent le progrès agro-environnemental, que sur la bonne ambiance de travail !»
Du concret sur YouTube Dans la rubrique formation/emploi de son site en ligne, Axema, l’union des industriels de l’agro-équipement, propose des témoignages vidéos très vivants de professionnels qui montrent et racontent leur parcours et leurs missions. Les visionner sur YouTube permet de se projeter dans la réalité d’un métier, et de mieux déchiffrer les voies conseillées pour y accéder, tous niveaux confondus. Plus d’infos sur www.axema.fr |
En pratique Formation Au choix, Bac pro Agroéquipement ou Maintenance des matériels ; BP agroéquipement, conduite et maintenance ; BTS TSMA ou Génie des équipements agricoles ; CQP Inspecteur pièces de rechange, Support technique clientèle ou Négociation en matériels agricoles et espaces verts ; Certificats de spécialisation Responsable technico-commercial en agroéquipements ; licences pros et diplômes d’ingénieur. Frein Connaître le monde agricole. Pensez au stage de 3e pour une première immersion. Salaire Très correct, même si personne ne donne ses chiffres ! Exemple pour un poste d’inspecteur technique, en début de carrière : 30 k€. |