L’Indice de Fréquence de Traitement comptabilise le nombre de doses homologuées de traitements phytosanitaires par hectare et par an. Dans le calcul de l’IFT, on prend en compte que les produits phytosanitaires appliqués au champ. C’est à dire:
- Les herbicides sur la culture et en interculture.
- Les fongicides.
- Les insecticides.
- Les régulateurs.
- Les anti-limaces.
- Les produits de bio-contrôles disposant d’une AMM.
Ne sont pas intégrés dans le calcul:
- Les adjuvants.
- Les traitements des produits récoltés.
- Les traitements de semences (sauf cas particulier, en MAEC/HVE par exemple).
- Certains produits de bio-contrôles (macro-organismes par exemple).
Le mode de calcul de l’IFT
On calcule l’IFT réalisé par traitement. Un traitement à la dose homologué a un IFT de 1. Un traitement à demi dose a un IFT de 0,5. Il est ensuite réalisé à la parcelle en additionnant les IFT de chaque traitement réalisé. Trois traitements à la dose homologuée donne un IFT de 3 à la parcelle. Enfin l’IFT est calculé sur l’exploitation, par la somme pondérée des IFT de chaque parcelle.
L’indice est également décliné suivant le type de produits utilisés: IFT herbicides / hors herbicides. Il est également décliné suivant de le type de cultures: IFT blé, IFT maïs…
Pour le calculer, des outils ont été mis à disposition des agriculteurs par le Ministère de l’Agriculture (https://alim.agriculture.gouv.fr/ift/).
Des Indices de Fréquence de Traitement de « référence »
Les IFT peuvent aussi être agrégés à l’échelle d’un ensemble de parcelles, d’un territoire ou bien d’une région. Ce qui détermine des valeurs moyennes utilisées comme référence. L’IFT calculé sur l’exploitation ou à la culture peut alors être comparé à l’IFT de référence du territoire où elle se situe: bassins-versants, SAGE, etc.
On utilise couramment l’Indice de Fréquence de Traitement dans le cadre des travaux de terrain sur la réduction des produits phyto. Comme par exemple les réseaux Dephy, groupes des 30.000. Cependant, en dehors de ces expérimentations, il n’y a pas d’obligation de réaliser le calcul de l’IFT. Ni de s’aligner sur les IFT de référence, sauf deux exceptions importantes: les contrats MAEC et la certification HVE.
Pas d’obligation, sauf deux exceptions
Dans le cadre des Mesures Agri Environnementales et Climatiques Systèmes (MAEC SPE/SPM), les agriculteurs s’engagent à réduire chaque année la pression phytosanitaire sur leur exploitation. Ils doivent respecter une valeur maximale d’IFT, calculée à partir de l’IFT de référence de leur territoire.
Dans l’exemple d’une MAEC SPE (évolution), l’exploitant va devoir réduire son IFT en se conformant à l’IFT de référence du territoire. Son IFT ne devra pas dépasser 80% de l’IFT de référence en année 2, 75% en année 3, 70% en année 4 et enfin 60% en année 5. Soit une réduction de 40% par rapport à l’IFT de référence qui peut, le cas échéant, être déjà bien inférieure à son IFT initial. On contrôle ce critère tout au long du cycle de la MAEC. Et particulièrement en année 5.
Concernant la Haute Valeur Environnementale (HVE), niveau 3 de la certification environnementale, le calcul de l’IFT s’intègre dans le contrôle du volet phytos. Il compte pour la moitié de la notation. Les IFT herbicides et hors herbicides sont calculés et comparés aux références régionales. Cela détermine l’obtention de 0 à 5 points de la notation HVE pour la partie phyto (10 points au total). 0 points si l’IFT est supérieur à la référence régionale. 5 points si l’IFT est inférieur à 50% de la référence régionale.
Un bon indicateur
Hors cas particuliers, il n’existe pas à ce jour d’obligation réglementaire à réaliser chaque année un calcul d’IFT. Cependant, l’IFT est un bon indicateur qui permet à tous d’évaluer ses pratiques au regard de celles du territoire et d’identifier les améliorations possibles.
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