Météo: bilan 2016 d’une «année pourrie» et prévisions pour 2017

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Météo: bilan 2016 d’une «année pourrie» et prévisions pour 2017

Entraid n'est pas Madame Soleil et au vu des aléas climatiques qui rythment désormais le quotidien en agriculture, les météorologues sont de plus en plus prudents sur leurs prévisions... Un peu comme les sondeurs. Météo-France propose quand même quelques tendances pour l'hiver à venir. Egalement, le bilan d'une année 2016 qui "restera dans les mémoires"...

Prévisions pour début 2017: l’incertitude règne mais l’hiver doux de la période précédente ne devrait pas se répéter

Les modèles de prévision saisonnière (pour le trimestre décembre, janvier, février 2016-2017) présentent des scénarios assez différents sur l’Europe. En cause, l’incertitude importante sur la circulation moyenne en Atlantique Nord. Malgré des signaux parfois contradictoires, il est cependant possible d’isoler des points de convergence, particulièrement en Méditerranée. D’une manière générale, le scénario très doux de l’hiver 2015-2016 sur la partie occidentale de l’Europe semble avoir peu de chance de se répéter cet hiver.

Les températures prévisionnelles pour début 2017

Carte des températures : sur le bassin méditerranéen, le scénario plus chaud que la normale est le plus probable, d’autant plus sur la partie orientale du bassin. Plus au nord et notamment, sur la France, l’incertitude est forte. La circulation sur l’Atlantique Nord, quoique très incertaine, oriente en moyenne vers un scénario potentiellement plus chaud que la normale. La circulation la plus probable sur le continent européen pourrait au contraire favoriser des anomalies froides. La confrontation de ces forçages contradictoires amène à légèrement privilégier le scénario «proche de la normale».

 

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Carte des précipitations: sur le nord du bassin méditerranéen, le scénario plus humide que la normale est privilégié. Sur le nord de l’Europe, les conditions moyennes devraient être plus sèches que la normale, à la faveur de conditions plus anticycloniques que la normale. Entre les deux (en France notamment), aucun scénario n’est privilégié.

 

Après le fort épisode El Niño de 2015-2016, une Niña finalement faible

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L’épisode «la Niña» 2016-2017 ne devrait pas marquer l’histoire du climat mondial, comme a pu le faire l’événement «El Niño» majeur de l’hiver 2015-2016. L’anomalie moyenne de température de surface de la mer dans la région de l’océan Pacifique équatorial utilisée par les climatologues pour suivre l’évolution du  phénomène (dite «zone Niño 3.4»)  franchit tout juste le seuil de -0,5°C cet automne et cet hiver, ce qui fait du phénomène en cours un épisode «faible».

Lorsque l’on examine son impact sur le climat mondial, on identifie clairement, dans les observations et dans les prévisions, des impacts caractéristiques, par exemple en matière de précipitations sur le bassin Pacifique tropical et sur le «continent maritime» (l’Indonésie). Mais au-delà, et notamment aux moyennes latitudes, les effets de cette «Niña» sont très limités. La dispersion importante que l’on constate dans les prévisions des modèles sur l’hémisphère Nord, et particulièrement sur l’Atlantique Nord et l’Europe, provient en partie de cette absence de contraintes fortes imposées par un fort «El Niño» ou une forte «la Niña».

Le bilan 2016 d’une année qui restera dans les mémoires

La fraîcheur a souvent dominé durant ce printemps. La fin du mois d’avril et le début du mois de mai ont notamment connu un net rafraîchissement avec de nombreuses gelées tardives comme dans les vignobles bourguignon et du Val de Loire.

gelée vignobles bourgogne 2016

 

inondation 2016 Ile de France

En Île-de-France et dans le Centre, avec un excédent de précipitations supérieur à 70%, le printemps 2016 se classe parmi les plus pluvieux de ces dix dernières années

Les précipitations ont été fréquentes sur une grande partie de l’Hexagone et la fin mai a été marquée par un passage fortement pluvieux avec des cumuls de pluie exceptionnels dans le Centre, l’Île-de-France, la Picardie et la Bourgogne, provoquant crues et inondations.

L’ensoleillement a, quant à lui, été peu généreux cette saison. Le déficit a dépassé 10% du sud-ouest au nord-est de l’Hexagone, atteignant localement 20%. À Vichy (Allier) où le déficit a dépassé 20%, avec seulement 405heures d’ensoleillement, le soleil a brillé deux fois moins qu’à Nice (Alpes-Maritimes) où l’excédent a dépassé 10% avec 794heures.

 

 

Les températures du printemps 2016

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Les moyennes ont été inférieures aux normales sur la quasi-totalité du pays, à l’exception de la Côte d’Azur et de la Corse. Les gelées ont été fréquentes pour la saison fin avril. De plus, du Centre au Nord-Est, les températures maximales ont souvent été en-dessous des valeurs de saison de plus de 1°C. Moyennée sur la saison et sur le pays, la température a été inférieure de 0,3°C à la normale*.

 

Les précipitations pour le printemps 2016

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Sur l’ensemble de la saison, les précipitations ont été généralement plus fréquentes que la normale, excepté en Bretagne, en Provence et en Corse. Les cumuls de pluie ont été excédentaires du nord de l’Aquitaine et de Midi-Pyrénées aux frontières du Nord et du Nord-Est, avec des valeurs moyennes une fois et demie à deux fois supérieures à la normale dans le Centre, l’Île-de-France, la Bourgogne et la Picardie. En revanche, le déficit pluviométrique a été supérieur à 10% en Bretagne et a dépassé 20% en Provence et en Corse. En moyenne sur la France et sur la saison, la pluviométrie a été excédentaire de plus de 25%, plaçant ce printemps 2016 parmi les plus arrosés des cinquante dernières années. En Île-de-France et dans le Centre, avec un excédent supérieur à 70%, il se classe même au premier rang des printemps les plus pluvieux.

 

Un été plutôt sec, assez chaud et ensoleillé

L’été, marqué par une alternance de fraîcheur et de chaleur estivale, s’est achevé par une vague de chaleur tardive en fin de saison. Les nets rafraîchissements enregistrés les 18 juin, 14 juillet et 10 août ont précédé des pics de chaleur courts mais prononcés les 23 juin, 19 juillet et 16 août, puis un épisode de fortes chaleurs a concerné une grande partie du pays du 23 au 27 août.

Les précipitations, très abondantes en juin tout particulièrement sur la moitié nord du pays, ont ensuite été très peu fréquentes hormis quelques orages localement forts. Avec un déficit de 50% en moyenne sur la France du 1er juillet au 31 août, la pluviométrie cumulée de ces deux mois est la plus faible enregistrée sur la période 1959-2016.

En août, la très faible pluviométrie combinée à des températures exceptionnellement chaudes pendant la deuxième quinzaine du mois a provoqué un assèchement très important des sols particulièrement sur la moitié sud.

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Sur l’ensemble de la saison, les températures ont été supérieures aux normales* sur la majeure partie du pays, localement de plus de 1°C sur la moitié nord. Elles ont été plus proches des valeurs de saison sur le Sud-Ouest, voire localement inférieures au pied des Pyrénées. En moyenne, sur la France et sur l’été, la température a été supérieure de 0,6°C à la normale*.

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La pluviométrie a été déficitaire sur l’ouest du pays et sur les régions méditerranéennes. Elle a été plus proche des normales des Pyrénées centrales au sud du Massif central, le long des frontières du Nord et sur le flanc est, voire parfois légèrement excédentaire dans le Nord-Est. Le déficit a souvent dépassé 40% en Normandie, des Pays de la Loire et du Centre – Val de Loire à la côte aquitaine, du Roussillon à la Provence et sur le nord de la Corse. En moyenne, sur la France et sur la saison, la pluviométrie a été déficitaire de plus de 20%.

 

Un automne peu arrosé mais agité fin novembre

L’automne 2016 a été marqué par un fort contraste entre des mois de septembre et octobre globalement très secs, suivis de novembre très humide et agité en fin de mois. Très chaudes en début d’automne, les températures ont ensuite connu deux pics de froid en octobre et novembre. L’ensoleillement a été généralement conforme à la normale. Le soleil a été un peu plus généreux sur le quart nord-est du pays, la Bretagne, l’ouest du Massif central et l’est de la Corse qui ont bénéficié d’un excédent supérieur à 10%.

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Les températures ont été supérieures aux normales sur la quasi-totalité du pays, parfois de plus de 1°C dans le Sud-Ouest comme, localement, le long des frontières du Nord. Elles ont été plus proches des valeurs de saison dans le centre du pays comme de la Gironde au Finistère. Sur l’ensemble de l’automne, la température moyennée sur la France a dépassé la normale de 0,6°C.

 

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La pluviométrie a été déficitaire sur la façade ouest ainsi que sur les régions bordant les frontières du Nord et du Nord-Est à l’exception de l’extrême nord du pays, plus arrosé en bordure de Manche. Le déficit a souvent dépassé 30% de la Gironde à la Normandie ainsi que de l’est des Haut-de-France à l’Alsace. En revanche, sur le Languedoc, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le nord-est de la Corse, les cumuls de précipitations ont localement atteint une fois et demie la normale. En moyenne sur la France, la pluviométrie a été déficitaire de près de 15%.

 

Les faits marquants cette automne

Chaleur record tardive durant la première quinzaine de septembre

Avec la persistance remarquable de remontées d’air très chaud par la péninsule ibérique, la France a connu une première quinzaine de septembre record avec une température moyenne de 22°C à l’échelle nationale, près de 4°C supérieure à la normale (1981-2010). Sur la période 1900-2016, le précédent record de chaleur pour la première quinzaine de septembre était de 21,2°C (en 2006 et 1949). Cette période a été marquée par une série de records mensuels de température, minimale et maximale, sur l’ensemble du pays. La journée du 13 septembre a été la plus chaude à l’échelle nationale avec 24,7°C en moyenne, soit 7°C de plus que la normale. Cette valeur atteint le record précédent pour un mois de septembre, établi le 4 septembre 1949. A Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais (Hauts-de-France), il a fait plus de 30°C à cette date. Il faisait 33°C à Rouen (Seine-Maritime) et 37°C à Sauternes (Gironde).

Chutes de neige précoces en plaine début novembre 2016

Suite à un net refroidissement début novembre, des premières chutes de neige en plaine ont été observées. En région parisienne, les premiers flocons sont tombés cette année le 7 novembre. La seconde semaine de novembre, les perturbations actives se sont également accompagnées de chutes de neige sur les plaines du Nord-Est et en quantité localement abondantes en moyenne montagne.

https://twitter.com/ArnaudRondeau/status/795603175139147776

Pluies à répétition sur le Pas-de-Calais du 15 au 19 novembre 2016

Plusieurs passages perturbés ont concerné l’extrême nord du pays du 15 au 19 novembre 2016 et les pluies abondantes sur 5 jours consécutifs ont entraîné des cumuls importants sur l’ouest du département du Pas-de-Calais. Les cumuls ont atteint 124,6 mm à Bainghen (dont 98,4 mm du 17 au 19), 109,4 mm à Nielles-Lès-Bléquin (dont 95,7 mm du 17 au 19) et 97,5 mm au Touquet (dont 92,1 mm du 17 au 19).

Dans la matinée du 18 novembre, les fortes averses ont également été accompagnées de grésil, de grêle ou de neige fondue. La grêle a atteint à certains endroits parfois 1 à 2 cm d’épaisseur, rendant la chaussée glissante et provoquant des accidents. Ces précipitations durant plusieurs jours ont provoqué des inondations ainsi que les débordements de plusieurs cours d’eau comme la Liane, la Hem, l’Aa et l’Yser.

Première tempête automnale «Nannette», les 19 et 20 novembre 2016

Associée à une dépression très creuse, la tempête «Nannette» a balayé les régions bordant les côtes de la Manche en seconde partie de nuit du 19 au 20 et matinée du 20 novembre. Des rafales à plus de 150km/h ont été enregistrées sur le littoral oriental de la Manche. Dans les terres, les rafales ont localement dépassé 100km/h.

Les rafales de vent ont atteint:

– 113km/h à Steenvoorde (Nord) et à Caen (Calvados) le 20,

– 133km/h à Paris – Tour Eiffel le 20,

– 155km/h à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) le 20,

– 163km/h au cap Gris-Nez (Pas-de-Calais) le 20,

– 165km/h à Camaret-sur-Mer (Finistère) le 19,

– 170km/h à Gatteville-le-Phare (Manche) le 20.

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