Thierry Boisson, le Président fédérateur de cette cuma entrepreneuse d’une cinquantaine d’adhérents à présent, en explique la genèse : « Avec la Fdcuma et avec d’autres cuma, on a suivi sur deux ans (99 et 2000) une formation sur la création d’un atelier de réparation de machines agricoles suite notamment à l’arrêt d’activité du mécanicien local ». Au terme de cette réflexion, seule la cuma des Savoies s’est engagée dans un premier temps. Pour étayer son projet d’embauche d’un mécanicien agricole, la cuma a demandé préalablement aux adhérents intéressés d’estimer en moyenne sur les trois dernières années, le temps de main d’œuvre en mécanique agricole qui leur avait été facturé sur leurs exploitations. Puis elle a trouvé un terrain sur la zone industrielle de Bonneuil – Matours, pour construire un atelier avant de recruter son premier salarié. « Quelques temps après, cinq autres cuma (Limons, Vallée du Clain, Maillé, Bonnes, Foucaudière) nous ont rejoint en adhérant directement à la cuma des Savoies pour l’entretien de leurs matériels » poursuit Thierry. Aujourd’hui, ce sont deux salariés mécaniciens dont l’un est chef d’atelier, et un apprenti qui travaillent à la cuma des Savoies. Compte – tenu des demandes, un troisième salarié mécano devrait être embauché mais les difficultés pour trouver des mécaniciens agricoles sont réelles.
Ni bénéfice, ni déficit
« Notre objectif n’est pas de faire de bénéfice, ni déficit, mais de proposer à proximité, un service aux cuma et aux agriculteurs adhérents intéressant en matière de prix, de qualité et de réactivité » argumente Thierry. Le coût facturé s’élève à 40 € l’heure, un tarif inférieur à celui pratiqué habituellement dans les concessions. L’atelier, complété par un bureau et un hangar pour le remisage du matériel, est ouvert tous les jours de l’année sauf les dimanches et samedis après- midi. Il est équipé pour effectuer les réparations multimarques de matériels agricoles (mis à part certaines pannes électroniques), forestiers et même les véhicules de fonction. La cuma dispose également d’une camionnette équipée pour effectuer les dépannages. Pour faire face aux flux saisonniers, les salariés modulent leur temps de travail à 40 heures pendant les 6 mois d’été et 30 heures pendant les 6 mois d’hiver. Si certains concessionnaires ont pu se sentir quelque peu froissés au départ de cette démarche, les responsables des Savoies rappellent qu’ils n’ont pas l’intention de se substituer à eux, mais d’offrir localement une solution efficace et durable. Objectif : garder en bon état le parc matériel des cuma et des exploitations adhérentes.