Le dérèglement climatique qui accable les travailleurs de la terre n’a rien à envier aux dérèglements des marchés qui amplifient la volatilité des prix. Deux épisodes successifs entament cette année les performances de l’agriculture française.
Excès d’eau printanier
D’abord, les excès d’eau du printemps conjugués à un manque de soleil. Ils ont sévèrement entaché la floraison et le remplissage des grains. En parallèle, les maladies et les ravageurs ont affecté maintes parcelles. Le bilan provisoire dressé par Agreste (voir aussi la note de conjoncture d’Agreste), fait état d’un rendement de 55, 7 quintaux seulement en blé tendre. Une moyenne qui cache de grosses disparités avec un effondrement de la récolte en Ile-de-France, Hauts-de-France et Centre Val de Loire qui ont de surcroît souffert des inondations. Résultat : de moins 30 à 40% de rendement en blé tendre dans ces régions par rapport à la moyenne. Orge, blé dur ne s’en tirent pas mieux. Et côté colza, les insectes et les champignons ont eu également raison des espérances de rendement. On table sur 30 quintaux, soit une diminution de 16%.
Manque d’eau estival
Un véritable tournant climatique s’est opéré en début d’été avec des précipitations en net recul par rapport à la moyenne. En juillet, la pluviométrie a été inférieure à plus de 40% de la normale. Et même 70% dans l’Ouest. Ce qui fait craindre désormais de gros risques de contre-performances sur les cultures non irriguées dans les régions les plus sèches : pieds de maïs chétifs, retards dans les semis et levées de colza, difficultés d’implantation pour les couverts végétaux programmés habituellement en août. Les vergers non irrigués de certaines zones comme le Sud-Est, n’ont pas été épargnés non plus par la quasi-absence de pluie. A tel point qu’on a vu des oliviers pourtant résistants au sec, présenter cette année des fruits rachitiques.
Désordres climatiques De temps à autre, les affres du climat s’abattent de manière imprévisible sur l’agriculture de telle ou telle zone du globe. A l’exemple de certaines contrées d’Allemagne, du Benelux au de l’Angleterre guère mieux loties que la France cette année pour les moissons. A d'autres moments, les conditions météo s’avèrent idéales pour les rendements comme on a pu le constater cette année en Russie, redevenu un temps le grenier à blé de l’Europe. Ces atermoiements de plus en plus fréquents s’inscrivent clairement dans une phase de réchauffement global de la planète. D’autres années de chaos climatique, ne sont malheureusement pas à exclure ... |