J’ai été élevé dans une famille nombreuse, sur une exploitation agricole de Seine-et-Marne au milieu du matériel agricole et des champs de céréales. Après mon service militaire, j’ai suivi une formation adulte en mécanique agricole et automobile. A l’époque, on trouvait facilement du travail. J’ai fait plusieurs places, avant de m’installer à mon compte. La cuma m’a confié son matériel trois ans de suite. Ensuite, elle m’a proposé de me salarier, et j’y suis depuis 1992 !
La base du métier est la même malgré l’arrivée de l’électronique
J’ai longtemps été seul mécanicien, puis un collègue est venu me rejoindre. Je m’occupe d’un matériel complexe et cher : un tracteur 100 cv avec une presse haute-densité de 12 m de long qui coûte environ 130 000 €, une ensileuse à maïs à 200 000 €, une moissonneuse-batteuse de 180 000 €, plus le matériel agricole classique que les adhérents empruntent pour le travail du sol, le semis direct, l’épandage du fumier.
La base du métier reste la même malgré l’arrivée de l’électronique : pendant la récolte, il faut souffler tous les jours le filtre à air, le radiateur, le moteur, graisser certaines pièces, anticiper une courroie qui casse, un roulement qui s’use, s’assurer de pièces de rechange en stock. Je ne reste pas à l’atelier, il faut être polyvalent : la conduite prend 30% de mon temps de travail. Je suis le seul à conduire l’ensileuse au champ, par exemple. A ce niveau, l’électronique apporte du confort.
Si la météo est mauvaise, l’ambiance peut être tendue, il faut savoir rester calme ! Cinquante patrons participent à mon salaire, même si je dépends directement du président. Pendant trois semaines l’été, l’ensilage du maïs, l’herbe, la moisson nous font travailler jusqu’à 2/3h du matin… En arrivant au champ, il faut échanger avec l’agriculteur. A cette période, la nature dicte le rythme du travail, et je fais plus de 250 h dans le mois ! C’est souvent un problème pour les jeunes qui ne sont pas préparés à ça. Mais hors-saison, tout change : nous récupérons du temps libre, et nous gérons nous-mêmes les priorités de travail. Cette autonomie est vraiment très appréciable !
Un métier pour moi ? •Il faut aimer les machines, l’électronique, l’informatique. •Rémunération : début de carrière 1 300 € brut, fin de carrière 1 500 € brut/mois. |
Retrouvez ici le portrait d’Alain, chauffeur de cuma, celui de Jean-Pierre, responsable de l’atelier, et de Yolande, secrétaire et de Pierre-Louis, directeur de cuma.