La série de tracteurs Fendt 1000 Vario dépasse les 500 ch, pour 14 t sur la balance. Mais à côté, le bureau d’étude du constructeur bavarois travaille aussi sur un engin d’un demi cheval pour 45 kg. Un petit robot qui travaillerait en essaim avec de nombreux semblables. «Avons-nous vraiment besoin d’un outil de 10 millions de grammes pour semer une graine pesant un demi gramme ?» interroge Benno Pichlmaier, du département recherche chez Fendt.
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Une idée partagée
L’idée de profiter de la robotisation pour remplacer un gros tracteur par plusieurs petits est d’ailleurs défendue par d’autres acteurs que Fendt, notamment les chercheurs français d’Irstea. Pourquoi ? Parce que,selon eux, la taille des grosses machines actuelles met les sols en danger (compaction des couches profondes). Avec le prix d’un tracteur classique équipé, Fendt estime pouvoir offrir 72 mini robots. Ces derniers sont dépouillés car pilotés depuis le «cloud» et non de manière autonome. Leur faible poids réduit d’autre part l’enjeu sécurité.
Graine à graine
Le projet de Fendt s’appelle MARS, un acronyme de termes anglais qui signifie «essaims de robots agricoles mobiles». Le cahier des charges initial fixé à ces robots est de semer du maïs, selon une répartition au sol qui maximise l’exploitation des ressources. Ils doivent aussi enregistrer l’emplacement de chaque graine. Ainsi, il leur serait facile de revenir plus tard apporter un fertilisant localisé. Ou encore détruire des adventices, toute plante étant hors des emplacements enregistrés en étant forcément une.
Cohérence
Des start-up commercialisent aujourd’hui des mini robots autonomes pour le maraîchage, donc des petites surfaces. L’idée du «troupeau» est intéressante sur le plan agronomique, pour les surfaces plus grandes. Il reste qu’un engin de 45 kg, bas sur pattes, ne peut pas réaliser tous les travaux agricoles, notamment le travail du sol profond, les traitements tardifs et la récolte. Pourra-t-on trouver un équilibre économique en investissant à la fois dans des petits robots et dans des engins plus conventionnels ? Ou alors en allant vers un compromis avec des robots de taille moyenne, travaillant aussi en groupe, mais capable d’assurer toutes les tâches ? Fendt trouvera-t-il un moyen de contourner le problème en imaginant des solutions inédites ? Un débat passionnant est lancé.
Soutenu par l’Europe
Le projet MARS a été conduit avec l’université d’Ulm, dans le cadre du projet européen Echord++, dédié à la robotique. Il a été clôturé en novembre 2016. D’autres sujets d’étude ont été soutenus par ce fonds dans différents pays (Allemagne, Espagne, Angleterre…). Ils portaient sur la récolte des asperges, celle des concombres, le greffage, la viticulture de précision et l’emploi de petits drones en essaims.
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