Marion Guillou, ancienne Présidente de l’INRA est chargée d’une mission sur ce sujet. Elle est venue se rendre compte des initiatives de ce type qui éclosent dans les cuma en visitant le 3 avril dernier, la cuma de Villers-Plouich (Nord).
Dans ce groupe d’une vingtaine d’adhérents, 4 agriculteurs ont entrepris depuis trois ans la conversion progressive de leurs exploitations à l’agriculture bio. La cuma est un bon terreau pour lancer des projets ambitieux comme celui – ci. Elle permet de mutualiser les investissements nécessaires tout en facilitant la transmission des savoir – faire à travers l’organisation commune des chantiers. Les quatre exploitations concernées pratiquent actuellement la production biologique sur une soixantaine d’ha par rapport à une superficie totale de 250 ha. Elles espèrent aboutir à une conversion totale d’ici 3 à 5 ans. Ce changement de cap oblige à réapprendre le métier d’agriculteur. Par exemple, ajuster le réglage de la herse étrille de la cuma pour désherber mécaniquement les céréales. La cuma a fait l’acquisition de quelques autres matériels spécifiques telle qu’une houe rotative et une bineuse. Elle réfléchit aussi à l’acquisition d’un désherbeur thermique pour les légumes de plein champ que les adhérents de la cuma ont commencé à cultiver en 2013 (6 ha de carottes et 3 ha de betteraves rouges). Car c’est toute l’approche culturale que les nouveaux producteurs doivent reconsidérer en intégrant davantage de diversité dans leur assolement. Une exigence qui n’est pas dénuée d’obstacles telle que le devenir de la production de betteraves sucrières en l’absence de créneau bio.