Stéphane Le Foll doit faire cesser les pressions dont sont victimes les éleveurs qui participent aux manifestations contre le géant laitier », demande Mme Le Pen dans un communiqué. « La contractualisation entre les éleveurs et les transformateurs a été menée de force par Bruno Le Maire, à l’époque ministre de l’Agriculture de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, avec la complicité des hauts dirigeants de la FNSEA. Bâclée, cette contractualisation a été systématiquement déformée par les industriels qui en ont profité pour y inclure nombre de clauses douteuses, voire léonines. Il appartient aujourd’hui à M. Le Foll d’y remettre bon ordre », demande aussi l’eurodéputée. Pour Mme Le Pen, « M. Le Foll peut également se pencher sur la manière dont Lactalis a profité de l’optimisation fiscale » et « rendre publique l’imposition de la multinationale, celle-ci ne publiant pas ses résultats ». « Enfin, je ne saurais que recommander à Stéphane Le Foll de rappeler, comme je l’ai fait en 2012, que les géants français de l’agroalimentaire ont profité durant des décennies des aides payées par le contribuable français et qu’ils ont, à cet égard, une dette envers leur pays, sans lequel ils n’occuperaient pas aujourd’hui le rang qui est le leur », s’indigne la candidate à la présidentielle. La fille de Jean-Marie Le Pen a aussi ironisé sur le fait que M. Le Foll concède ne pas avoir le numéro du patron de Lactalis, Emmanuel Besnier : « Je lui conseille de prendre contact avec Michel Nalet, le porte-parole de l’entreprise (…) Ou encore d’appeler l’interprofession qui réunit éleveurs et transformateurs, dans laquelle Lactalis est très présente (…) Il peut également s’adresser à l’ANIA, qui représente les intérêts de l’agroalimentaire et chez qui Lactalis est puissant. » « Tant que Lactalis ne répondra pas aux exigences des agriculteurs, j’appelle tous les Français à boycotter les produits de cette entreprise », a écrit de son côté un autre candidat à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), dans un communiqué. « Il n’y a aucune fatalité à cette situation (…) La suppression des prix garantis et des quotas par pays, engagée par Nicolas Sarkozy et actée par François Hollande, a favorisé les importations étrangères et a déstabilisé toutes les filières », d’après ce souverainiste. « J’appelle solennellement le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, à prendre les mesures nécessaires : bloquer les importations tant qu’une régulation de la production de volumes à l’échelle européenne n’est pas mise en place et rétablir le prix garanti plancher pour mettre fin à la concurrence déloyale qui ruine nos agriculteurs » a-t-il ajouté.
Paris, 29 août 2016 (AFP)